Italie : Enrico Letta n'a pas confiance dans sa capacité à former un gouvernement

Giorgio Napolitano a chargé Enrico Letta de former un gouvernement. Le nouveau leader du centre-gauche se dit peu confiant dans sa capacité à réunir un consensus. Il faut dire que la difficulté de la tâche a eu raison de son ancien leader, Giuseppe Bersani, qui a jeté l'éponge après plus d'un mois de tractations.
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"C'est une responsabilité qui pèse lourd sur mes épaules. Et si je puis me permettre, cette pression me semble plus forte que ma capacité à tenir le choc". C'est sur ces paroles lourdes de sens qu'Enrico Letta, le numéro deux du Parti démocrate (Pd), a accepté la charge de former un gouvernement qui lui a été confiée par le président de la République fraîchement réélu, Giorgio Napolitano.

Enrico Letta se veut lucide et appliqué

Face à ses doutes et à la tâche qui l'attend, le catholique modéré qu'est Enrico Letta veut se montrer humble. Selon lui, les italiens en ont assez des "trucs et astuces de la politique italienne." Ainsi leur a-t-il promis de faire face avec "une grande humilité" et un "sens de ses limites" pour tenter de leur apporter les "réponses" qu'ils réclament, selon ses propres termes. Si le nouvel espoir de Giorgio Napolitano se méfie, c'est qu'il est encore loin d'avoir le pied au Palais Chigi. Car la mission de composer un gouvernement n'est pas des plus aisées. Le week-end dernier, l'ancien leader du Pd Pier Luigi Bersani avait fini par jeter l'éponge, après plus d'un mois de tractations, devant l'impossibilité à former un consensus avec les différentes forces politiques du parlement.

Giorgio Napolitano dit y croire

Giorgio Napolitano dit croire en son champion. "Une voie s'est ouverte pour la formation d'un gouvernement dont le pays a cruellement besoin," a déclaré le chef de l'État. Pour justifier son choix, il parle d'un homme jeune mais doté d'une "expérience parlementaire et gouvernementale significative". Âgé de 47 ans, il deviendrait en cas de succès le deuxième plus jeune chef du gouvernement de l'Histoire d'après guerre en Italie. Un symbole pour une opinion publique qui réclame à cors et à cris un renouvellement des personnalités politiques italiennes. "Il est très jeune selon les standards italiens," a d'ailleurs ironisé le président de la République âgé de 83 ans. Et pour lui, "il n'y a pas d'alternative au succès."

En cas d'échec, la dissolution est possible

Une affirmation en forme de souhait. Car en fait, il y en a une. Dés le mois de juillet prochain, c'est-à-dire un mois et demi après sa prise de fonction officielle, Giorgio Napolitano pourra à nouveau faire usage de son droit à dissoudre le parlement. Chose que la Constitution italienne lui interdisait dans les six derniers mois de son précédent mandat. Mais attendre aussi longtemps pour se relancer à nouveau dans un processus electoral à l'issue incertaine n'est pas sans risque. Si aujourd'hui les taux italiens se détendent, l'Italie avait entre-aperçu les craintes des marchés face au blocage politique en voyant ses taux de rendements de bons du Trésor italien à dix ans grimper de manière vertigineuse.

Le Pd favoris avec Matteo Renzi à sa tête

Si l'élection avait lieu aujourd'hui, le centre droit recueillerait 34,7% des voix, le centre-gauche 29% et le mouvement cinq étoiles de Beppe Grillo 24,1%, selon un sondage Ipsos publié mardi. Mais deux points importants sont à relever. Toujours selon ce même sondage, 54% des sondés considèrent qu'une grande coalition est la seule solution. Mais les électeurs placeraient le centre-gauche en première position si Matteo Renzi, charismatique maire de Florence étoile montante du Pd, en était le leader. L'opposant à Pier luigi Bersani a d'ailleurs reçu un éventuel soutien du Pdl pour la présidence du Conseil mardi. Toutes les portes sont encore ouvertes. Reste à s'assurer toutefois qu'elles ne donnent pas toutes sur une impasse.

Commentaire 1
à écrit le 24/04/2013 à 17:26
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Sauf erreur de ma part, "peut confiant" s'ecrit "peu confiant" cordialement

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