Un nouveau scandale de notes de frais bouscule le gouvernement britannique et plus largement la classe politique anglaise, à un peu plus d'un mois des élections européennes et de scrutins locaux. La controverse fragilise le Premier ministre David Cameron selon The Guardian, qui parle d'un "revers pour son autorité".
Une semaine de polémique
La ministre de la Culture Maria Miller a dû céder à la pression grandissante des parlementaires de l'opposition et certains de son propre parti, le Tory (conservateur). Depuis une semaine, la polémique agitait les bancs de la Chambre des communes au point d'aboutir à sa démission mercredi matin. Maria Miller a expliqué sa décision dans une lettre au Premier ministre :
"Mon maintien au sein du cabinet de David Cameron risque de perturber son travail et de l'éloigner des tâches vitales du gouvernement".
Remboursements d'un prêt personnel par l'Etat
Maria Miller se serait fait rembourser par l'Etat une partie de ses frais de crédits sur une résidence secondaire à Wimbledon, au sud-ouest de Londres, dans laquelle vivaient ses parents.
Une enquête indépendante, menée par l'organe de surveillance du Parlement, avait conclu en février que la ministre devait rembourser 45 000 livres (55 000 euros) avant qu'une commission parlementaire composée en majorité de conservateurs ne réduise la somme à 5 800 livres (7000 euros). Une clémence qui a accentué encore davantage les protestations.
Des excuses qui n'ont pas convaincu
La ministre de la Culture avait tenté de désamorcer le scandale en présentant ses excuses dans une allocutions de 32 secondes devant la Chambre des communes la semaine dernière. Une intervention jugée beaucoup trop insuffisante par de nombreux parlementaires, malgré le soutien réitéré de David Cameron.
Maria Miller paye également son rôle dans l'introduction de la loi de légalisation du mariage gay, que les tories les plus à droite de son parti ne lui ont jamais pardonné.