La double vie des eurodéputés

Une fois par mois, les 785 eurodéputés et 4.000 collaborateurs se rendent à Strasbourg. Un ballet logistique coûteux.

Le parlement européen est éclaté en trois lieux. Son administration est répartie entre Luxembourg et Bruxelles. Les eurodéputés passent le plus clair de leur temps dans la capitale belge où se déroule le "gros" du travail?: les rapports y sont élaborés au sein des commissions parlementaires et les prises de position établies lors des réunions des groupes politiques. Une fois par mois, ils se rendent, comme cette semaine, du lundi soir au jeudi midi à Strasbourg pour les sessions plénières où les rapports sont votés.

Ainsi, douze fois par an, les 785 eurodéputés et près de 4.000 assistants, fonctionnaires, lobbyistes et journalistes font le déplacement dans la capitale alsacienne. Une dizaine de camions sont nécessaires pour transporter les 4.000 cantines en plastique chargées de dossiers, ainsi que les palettes de documents ou encore le matériel audiovisuel.

Doublons

Chaque parlementaire dispose de deux bureaux?: l'un à Bruxelles, généralement personnalisé avec des photos aux côtés des personnalités rencontrées, des posters, un tapis, une machine à café, et l'autre à Strasbourg, le plus souvent sans "touche personnelle". Il a donc fallu acheter pour chacun deux ensembles de mobilier de bureau, deux téléphones, deux ordinateurs, deux imprimantes ou encore... deux douches. Une "comédie inutile et dispendieuse", selon un conservateur britannique.

Les bâtiments strasbourgeois n'ont pas été épargnés par les coups du sort. La sous-utilisation des douches est justement à l'origine de l'un des épisodes qui ont réjoui les militants "pro-Bruxelles". En 2002, la bactérie de légionellose s'est développée dans les canalisations?: l'occasion de prétexter des problèmes sanitaires. En 2006, la ville a été soupçonnée d'avoir surfacturé la location, puis la vente des bâtiments au parlement. L'été dernier encore, dix tonnes de faux plafond se sont effondrées dans l'hémicycle, vide heureusement.

Les détracteurs se sont empressés d'invoquer des problèmes de sécurité, allant jusqu'à porter des casques de chantier lors d'une séance plénière. Personne en revanche ne s'est présenté à Bruxelles avec un gilet pare-balles à la suite du vol à main armée qui a eu lieu récemment dans une agence bancaire située au sein même du parlement.

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