La campagne des régionales dérape, l'abstention menace

Les sondages montrent une faible mobilisation de l'électorat à trois semaines des élections régionales. La multiplication des dérapages verbaux pourrait nourrir cette désaffection.

A trois semaines du premier tour des régionales, les insultes, les dérapages et les coups bas se multiplient dans la campagne. Au risque de favoriser une abstention qui menace déjà, selon les sondages.

Le 4 février, un maire UMP charentais compare, devant une caméra de Canal Plus, la gestion de Ségolène Royal en Poitou-Charentes à une "dictature du prolétariat". Il ajoute : "je vous rappelle que le nazisme était une dictature du prolétariat." Dominique Bussereau, chef de file de l'UMP face à Ségolène Royal, a dû s'excuser après avoir traité de "harkis" les centristes ralliés à la présidente de région socialiste. Quant à Philippe Lavaud, maire PS d'Angoulême et proche de Ségolène Royal, il a comparé aux "jeunesses hitlériennes" des jeunes de l'UMP qui avaient publié des photos sorties d'un album personnel sur Facebook.

Même tension verbale en Languedoc-Roussillon, depuis la sortie de Georges Frêche contre la "tronche pas catholique" de Laurent Fabius. Dernier épisode de cette saga, le parallèle établi par l'écologiste Daniel Cohn-Bendit entre le "frêchisme" et la période mussolinienne en Italie.

En Ile-de-France, la tension est montée d'un cran en fin de semaine, avec les accusations portées par l'UMP contre un candidat socialiste dans le Val-d'Oise. Le maire UMP de Franconville, Francis Delattre, a demandé au PS de retirer purement et simplement la candidature d'Ali Soumaré, qu'il a qualifié de "délinquant multirécidiviste chevronné". Axel Poniatowski, tête de liste UMP dans le département, a relayé ces attaques en rappelant le passé judiciaire d'autres candidats PS en Île-de-France, et notamment celui de Jean-Paul Huchon, président de région sortant, "condamné à six mois de prison avec sursis et à 60.000 euros d'amende pour prise illégale d'intérêts au bénéfice de sa femme".

Chef de file UMP en Ile-de-France, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse a pris ses distances avec ses colistiers du Val-d'Oise, estimant que l'évocation de telle ou telle affaire judiciaire n'était "pas un sujet" pour la droite. Ali Soumaré a, pour sa part, décidé de porter plainte en diffamation et la porte-parole de campagne de Jean-Paul Huchon, Marie-Pierre de La Gontrie, s'est interrogée "sur l'origine de la transmission d'informations ou de documents apparemment de sources judiciaires ou policières".

Pire qu'en 2004

Ce contexte tendu commence à inquiéter dans les états-majors des principaux partis. Face à ce que le socialiste François Hollande analyse comme une "anecdotisation" de la vie politique, l'UMP et le PS tentent de faire valoir leurs propositions de fond, des contrats pour les régions en matière de transports, d'environnement, de développement économique. Les responsables de la majorité et de l'opposition comptent sur les deux dernières semaines de campagne pour "cristalliser" l'électorat.

Pour l'instant, les sondages montrent une désaffection des Français au sujet du scrutin des 14 et 21 mars. Selon une enquête Ifop pour Sud Ouest, la participation au premier tour des régionales atteindrait ainsi 54%, soit une baisse d'environ huit points par rapport au scrutin de 2004. L'étude montre que la gauche est plus mobilisée que la droite.

Commentaire 1
à écrit le 11/03/2010 à 10:01
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Comment s'intéresser aux élections,quand au quotidien,les élus en place,ne s'intéressent qu'à leur plan de carriére.Prenez Argenteuil,et vous constaterez,que le député attendant sa retraite texte DEBRE,le maire'PS,royaliste,puis Peillon,intrigue,et t...

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