Les Français en pleine déprime avant les régionales

Selon le baromètre mensuel BVA-Avanquest pour La Tribune et BFM, 70% des sondés se disent de moins en moins confiants dans l'économie. Le décrochage en mars (6 points de pessimistes en plus), est particulièrement brutal.

L'économie française reprend quelques couleurs, si l'on en croit les statistiques publiées (exportations et production industrielle en hausse)... mais les Français n'y croient pas. Bien au contraire. Selon le baromètre mensuel BVA-Avanquest réalisé pour La Tribune et BFM, leur pessimisme ne cesse de grandir. 70% d'entre eux se disent désormais "plutôt moins confiants" qu'au cours des semaines passées, concernant l'évolution à venir de l'économie, soit une hausse de 6 points en un seul mois, de cette proportion de pessimistes. Les rangs des optimistes s'éclaircissent, corrélativement. Seuls 22% se déclarent encore "plus confiants", soit 7 points de moins qu'en février. Comment expliquer une telle défiance ? 

Inquiétude des plus fragiles

A coup sûr, les annonces en série de plans sociaux, et, au premier chef, l'affaire Total (fermeture de la raffinerie de Dunkerque), pèsent sur le moral des Français. Surtout sur celui des plus modestes. Directeur de BVA Opinion, Gaël Sliman souligne que la chute du moral est surtout prononcée au sein des classes populaires. La proportion d'optimistes y chute de 10 points en l'espace d'un seul mois, alors qu'elle est presque stable s'agissant des "CSP +". Outre la question du chômage et des plans sociaux, s'impose celle du pouvoir d'achat. "Les salariés tentent en ce moment de négocier des augmentations, et ils voient qu'ils n'obtiendront rien", explique Gaël Sliman. Les salariés de Danone font plutôt exception. "Cela pèse évidemment sur leur moral."

"Le climat politique a aussi un impact sur la vision de l'économie, souligne le directeur de BVA Opinion. Contrairement à ce qui se passe à l'étranger, la politique a, en France, une influence sur le moral économique. En 2007, il avait bondi avec l'élection de Nicolas Sarkozy : même ses adversaires croyaient en une influence positive sur la croissance. Aujourd'hui, le chef de l'Etat n'offre pas de perspective, sa dernière intervention télévisée n'a pas convaincu." Ce qui risque de se traduire dimanche, dans les urnes.

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