François Fillon serait sur le point de se succéder à Matignon

Après plusieurs semaines de spéculations sur son possible départ de Matignon, François Fillon a repris l'avantage au petit jeu des pronostics et devrait être confirmé pour la dernière phase du quinquennat.

François Fillon va rester à Matignon. C'est du moins le sentiment qui prévaut dans la majorité à l'issue d'une semaine riche en rebondissements dans le feuilleton du remaniement. Le chef du gouvernement aurait réussi à prouver à Nicolas Sarkozy qu'il était le mieux placé pour poursuivre l'action entamée en 2007. Avec une déclaration publique et spectaculaire, mercredi, sur la "continuité" nécessaire à toute politique de réformes. Le Premier ministre, qui a lancé son offensive, piqué au vif par l'avancée en terrain découvert de Jean-Louis Borloo, s'est même payé le luxe de disputer au ministre de l'Ecologie l'axe de la politique sociale.

Conforté, François Fillon serait en train de peaufiner les derniers arbitrages avec Nicolas Sarkozy. Le remaniement, prévu pour le début du mois de novembre puis différé à la semaine du 22, en raison de l'agenda international surchargé du chef de l'Etat, devrait intervenir vers le 15 de ce mois. Pour l'ancien Premier ministre Alain Juppé, dont le grand retour au gouvernement est annoncé, sans doute à la Défense, le délai entre l'annonce de cette refonte gouvernementale, avant l'été, et la composition de la nouvelle équipe est certes "inhabituel" mais ces grandes manoeuvres politiques ne sont pas "l'obsession" des Français, davantage préoccupés par la situation de l'emploi. La secrétaire d'Etat à l'Economie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, a reconnu de son côté que les Français pouvaient s'interroger sur la réalité de l'action gouvernementale, dans l'attente des annonces présidentielles. "Ils doivent se dire que nous ne travaillons plus, ce qui n'est pas le cas", a-t-elle dit sur Radio J.

La gauche s'est déchaînée contre ce que le socialiste François Hollande a appelé un feuilleton de "télé-réalité". "Ce serait quand même un comble d'avoir annoncé depuis six mois un changement pour terminer avec les mêmes", a-t-il ironisé sur Radio J. La veille, en marge des manifestations contre la réforme des retraites, la première secrétaire du PS, Martine Aubry, avait jugé que Nicolas Sarkozy était "perdu". "Nous, on sait déjà qui sera le Premier ministre demain, c'est Sarkozy. En attendant, le pays n'est plus gouverné", avait lancé la maire de Lille.

Une chose semble déjà acquise : le périmètre du gouvernement sera revu à la baisse : douze à quinze ministres, contre vingt aujourd'hui. Et les ministères seront retaillés, comme Bercy, qui devrait réunir Economie et Budget. La réorganisation du dispositif politique de Nicolas Sarkozy, à un an et demi de l'élection présidentielle, affectera aussi l'Elysée et l'UMP. Claude Guéant, secrétaire général de la présidence, pourrait permuter avec Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur et proche entre les proches du chef de l'Etat. Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, devrait laisser son poste à son éternel rival, Jean-François Copé, et faire son entrée au gouvernement.

 

 

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