Airbus : Quatre nouveaux clients intéressés par l'A3XX

Le constructeur aéronautique européen Airbus a reçu "des engagements de quatre clients qui, à ce stade, ont demandé la confidentialité" pour son futur avion géant A3XX, s'ajoutant aux commandes de Singapore Airlines et d'Emirates, a annoncé mardi à l'Assemblée nationale, le secrétaire d'Etat au Logement Louis Besson. Cette annonce intervient alors que les équipes d'Airbus sont en phase de prospection depuis le début de l'année pour valider qu'il existe bien un marché pour un tel appareil et que le consortium doit tenir un conseil d'administration décisif le 26 mai pour décider du lancement commercial de son super jumbo. Répondant pour le ministre des Transports Jean-Claude Gayssot lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, M. Besson a ajouté qu'Air France ferait connaître "dans les toutes prochaines semaines" sa propore décision sur une commande éventuelle de l'A3XX. "Air France a participé activement au groupe de travail mis en place par le constructeur sur la définition de cet avion, montrant son vif intérêt à ce qu'il va apporter", a ajouté M. Besson, soulignant que la compagnie française était "bien consciente" du calendrier de lancement de l'avion. Depuis le début du mois de mai, la compagnie Emirates a passé commande de cinq appareils et pris une option sur cinq autres, tandis que Singapore Airlines a annoncé qu'elle discutait avec Airbus Industrie d'une commande pouvant aller jusqu'à seize avions, dont dix fermes et six options. Sur la base de 230 millions de dollars (254,6 millions d'euros), l'unité, le montant de ce contrat atteindrait en principe 3,7 milliards d'euros. Ces deux intentions de commandes sont loin d'être suffisantes pour permettre le lancement officiel du gros porteur, dont le coût est évalué à 12 milliards de dollars (13,3 milliards d'euros). En principe, celui-ci sera grosso modo financé pour un tiers par les actionnaires d'Airbus (Aerospatiale-Matra, Dasa et Casa à travers EADS pour 80 % et BAe pour 20 %), pour un autre tiers par les partenaires industriels du consortium et pour un troisième tiers par les contributions des gouvernements européens sous forme d'avances remboursables. Si Airbus parvient à concrétiser son projet de très gros porteur en franchissant l'obstacle du marché, il devra toutefois compter avec la mauvaise humeur de Boeing. Le géant aéronautique américain, qui estime qu'il n'y a pas de place pour des appareils de la dimension de l'A3XX, n'en prépare pas moins un concurrent en étudiant une version allongée de son 747. Mais il peaufine surtout une bataille sur le terrain juridique en pointant régulièrement du doigt les aides publiques dont bénéficie Airbus. Un angle d'attaque repris au vol par Washington et plus particulièrement par la représentante américaine pour le commerce, qui menace de contester les avances remboursables devant l'OMC.
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