Repli groupé des bancaires après les avertissements de Greenspan

Comme il l'avait déjà fait par le passé, le président de la Réserve fédérale Alan Greenspan a mis en garde jeudi les banquiers américains contre des prêts aux conditions laxistes qui menacent les établissements financiers, même si ce secteur traverse une période de bénéfices records."Les normes laxistes, les excès et la fraude qui ont été au coeur de quelques faillites bancaires récentes montrent que même si la plupart des banques affichent des profits record, le fonds de dépôt de garantie peut se retrouver avec des pertes disproportionnées dues à ces institutions indisciplinées", a déclaré M. Greenspan. Ces déclarations ont immédiatement fait chuter les valeurs du secteur. Les principales banques d'affaires américaines ont toutes abandonné plus de 4 %, Goldman Sachs chutant même de 8,75 % à la clôture des échanges après que l'analyste de Merrill Lynch, Judah Kraushaar, ait mis en garde les investisseurs contre des prévisions de bénéfices trop optimistes. Si la meilleure banque d'affaires ne tient pas ses prévisions de résultats, qu'attendre des autres, s'interrogent en substance analystes et investisseurs. La conjonction des déclarations du président de la Réserve fédérale et de l'avertissement sur les profits de Goldman Sachs n'est pas restée sans conséquences sur le secteur bancaire français. A la clôture, les grands établissements regroupés dans l'indice CAC40 étaient tous dans le rouge. La Société Générale, qui est en pointe sur les activités de banque d'affaires, était la plus touchée avec un repli de 5,68% à 59,75 euros. Suivaient le Crédit Lyonnais et BNP-Paribas, qui enregistraient un recul respectif de 1,38 % et de 0,92 %. Le CCF parvenait à se maintenir aux alentours de 152 euros, cédant seulement 0,33 %." Le marché s'est un peu emballé après la publication de très bons résultats trimestriels ", explique Philippe Ricarte, qui suit le secteur bancaire pour KBC Securities. " La modération progressive des recettes en banque d'investissement pourrait en effet provoquer une inflexion de la rentabilité des établissements bancaires dès le deuxième semestre de l'année 2000. " L'analyste estime toutefois que certaines banques, comme la BNP, restent largement sous-évaluées au regard de leurs fondamentaux.
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