Ciments Français : prises de bénéfices après les semestriels

Bien orienté au cours des trois dernières semaines, le titre Ciment Français subissait lundi des prises de bénéfice à la bourse de Paris, abandonnant un peu plus de 2% en fin de matinée. Raison de ce repli, le groupe a publié les résultats du premier semestre de son exercice 2000, qui font ressortir un bénéfice net en progression limitée de 3,8% à 75,1 millions d'euros.Le résultat d'exploitation semestriel de l'entreprise est quant à lui resté pratiquement stable, en hausse de 0,7% à 208,2 millions d'euros. Le chiffre d'affaires, connu depuis le 24 juillet, avait déçu les investisseurs : il s'était établi à 1,291 milliard d'euros, en hausse de seulement 5,1% à périmètre et taux de change comparables par rapport au premier semestre de 1999. Le groupe indique avoir bénéficié, pendant le 1er semestre 2000, d'une "activité toujours très soutenue" en France, en Espagne et aux Etats-Unis. Ses ventes ont progressé au Maroc, "la Turquie et la Thaïlande n'ayant pas enregistré la reprise attendue". La stagnation du résultat d'exploitation s'explique par la forte hausse du prix des combustibles, non répercutée sur les prix de ventes, et par une augmentation des coûts fixes. En matière de perspectives, le groupe constate que "les tendances favorables sur les marchés devraient se poursuivre, sans toutefois de reprise notable en Thaïlande et en Turquie, et entraîner une nouvelle amélioration des résultats".Longtemps délaissé par les investisseurs, le groupe Ciments Français avait repris quelques couleurs au cours des dernières semaines, progressant de près de 15% entre la clôture du 7 août et celle du 1er septembre.Les analystes attribuent ce rebond du titre à plusieurs facteurs. "Cette progression rentre dans le cadre d'un mouvement plus général de retour des investisseurs sur les valeurs cycliques", considérait l'un d'eux. Autre raison avancée, la retrait prochain des groupes Colas et GTM de la cote parisienne pourrait profiter à Ciments Français, qui fait figure d'alternative dans le secteur de la construction. Dernier élément, les experts estiment que le titre reste sous-valorisé : d'après les prévisions du CIC-EIFB, la société se paye en effet un peu plus de onze fois les bénéfices 2000, un ratio jugé raisonnable dans ce secteur.Ciments Français conserve en outre un attrait spéculatif, lié à la perspective d'un rachat des minoritaires par Italcementi, l'actionnaire principal du groupe avec 63,5% du capital.Les analystes restent toutefois prudents sur Ciments Français. Olivier Leflon, d'UBS Warburg, estime que les "investisseurs s'intéressent avant tout, dans ce secteur d'activité, aux valeurs les plus liquides", ce qui semble exclure un engouement durable du marché pour le deuxième cimentier français.
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