BASF : le doublement du résultat semestriel ne suffit pas aux investisseurs

L'action du géant allemand de la chimie BASF perdait 6,66% mardi en fin d'après-midi à la Bourse de Francfort, à 42,35 euros, après la publication par le groupe de résultats semestriels pourtant marqué par une très forte progression du bénéfice. Le résultat net du groupe a en effet plus que doublé sur les six premiers mois de 2000, à 912 millions d'euros (+112,6%), et la direction de BASF espère désormais dépasser ses objectifs de croissance, déjà records, pour l'ensemble de l'année. Mais la hausse publiée est légèrement en-deçà de ce qu'attendaient les analystes, qui tablaient sur un bénéfice net compris entre 936 millions et 1,028 milliards d'euros pour les six premiers mois de l'exercice. Autre élément décevant aux yeux des investisseurs : si BASF souhaite renforcer sa position dans le secteur pharmaceutique aux Etats-Unis par le biais d'acquisitions, il juge les prix proposés trop élevés, a indiqué mardi un membre de son directoire Eggert Voscherau. Une déclaration qui éloigne les perspectives d'accélération de la croissance sur le juteux marché américain. BASF, qui emploie quelque 105 000 personnes dans le monde, affiche néanmoins son optimisme et s'estime capable de parvenir, au moins, à son objectif affiché : un résultat et un chiffre d'affaires records pour l'ensemble de l'exercice 2000. "2000 va être une année record pour BASF", a estimé le président du directoire du groupe Juergen Strube, dans un communiqué diffusé sur le site internet de l'entreprise. "L'entreprise est en pleine forme et va enregistrer des résultats encore meilleurs en 2001 et 2002". Le précédent bénéfice net record de BASF date de 1998. Le groupe avait affiché un résultat après impôts de 1,699 milliards d'euros. En 1999, c'est le chiffre d'affaires qui avait atteint un niveau record, à 29,473 milliards d'euros. BASF souligne qu'il pourrait même dépasser son objectif initial pour 2000, avec une progression de plus de 10% de son résultat d'exploitation à périmètre comparable par rapport à l'exercice précédent. Et M. Strube a ajouté que l'objectif pour 2001 serait comparable, avec une progression escomptée d'au moins 10% du résultat opérationnel à périmètre comparable. Le groupe a souligné que les divisions pétrole et gaz, ainsi que les secteurs fibres synthétiques et matières plastiques avaient particulièrement contribué à cette amélioration. En revanche, les résultats dans le secteur de la chimie fine n'ont pas été satisfaisants, selon BASF, ne parvenant pas à atteindre le niveau de 1999. De plus, la hausse du prix des matières premières a été à l'origine d'une "pression plus sensible sur les marges" dans certains secteurs d'activité, qui n'a pu que "partiellement" être compensée par une augmentation des prix de vente. Le résultat semestriel avant impôts et participations minoritaires s'est établi à 1,886 milliards d'euros, en hausse de 102,4% tandis que le bénéfice par action a bondi de 114,5% à 1,48 milliards. Le chiffre d'affaires du groupe a également connu une forte progression de 24,5% à 17,439 milliards d'euros au premier semestre, avec un bond à 8,969 milliards, soit un record, au deuxième trimestre. BASF a toutefois prévenu que le résultat du groupe au second semestre serait affecté par des coûts exceptionnels d'environ 400 millions d'euros liés à l'intégration de la société américaine Cyanamid. A ces coûts s'ajouteront des charges supplémentaires de l'ordre de 120 millions d'euros en raison de la vente du stock, à des prix réévalués, de la société.
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