Casino : La visibilité des résultats ne suffit pas à séduire les investisseurs

La poursuite de l'amélioration des marges de Casino s'est confirmée en 1999. Le distributeur a réalisé en 1999 un résultat net part du groupe en hausse de 21,5% à 262 millions d'euros (1,717 milliard de francs) . Une progression deux fois plus rapide que le chiffre d'affaires, en augmentation de 10,5 % à 15,6 milliards d'euros. Mieux, selon les observateurs, un tel taux de croissance du bénéfice pourrait perdurer pour les exercices à venir.Le résultat d'exploitation a progressé de 22,3% à 3,550 milliards de francs (541 millions d'euros) contre 2,902 milliards de francs en 1998. Cette progression "tient compte des bons résultats de la distribution en France, tous réseaux confondus (478 millions d'euros, +21%) et de la montée en puissance des résultats réalisés hors de France (30 millions d'euros, +153%)", souligne le groupe dans un communiqué. Las, après un année boursière en flèche, le titre oscille autour de 100 euros, soit 22 % sous son plus haut niveau enregistré au cours du mois de novembre. En ligne de mire, l'intensification de la concurrence, à l'heure où le mariage entre Carrefour et Promodès et l'avènement du commerce électronique accentuent les pressions sur les marges des grands acteurs du secteur. Par ailleurs, encensé il y a peu pour son statut de proie idéale pour les distributeurs étrangers désireux de pénétrer le marché français très concurrentiel, la valeur a depuis perdu son attrait spéculatif. Et son concurrent Auchan n'a pas été plus heureux à initier un rapprochement appelé des vœux des investisseurs. D'où la nécessité du groupe de s'appuyer désormais sur ses propres forces pour séduire le marché.Or outre la récurrence des résultats, les motifs de satisfaction ne manquent pas. Premier relais de croissance, l'internet. après l'accord entre son concurrent domestique Carrefour, Sears et Oracle pour la mise en place d'une plate-forme de négociation pour la grande distribution via le réseau des réseau, le groupe ne pouvait pas être en reste. C'est dorénavant chose faite. Casino s'est déjà porté acquéreur de 15 % du capital de Freesbee, fournisseur d'accès gratuit à l'internet titulaire de plus de 160.000 clients. Une opération encourageante pour la valorisation du groupe, compte tenu des multiples pratiqués lors de l'introduction en Bourse de son concurrent LibertySurf, qui fait certes état de près de 600.000 clients. Par ailleurs, l'alliance nouée avec Cora dans le domaine des achats pourrait à terme concerner la filiale en ligne de ce dernier, Hurra.fr. Une perspective crédible au vu de l'obligation intimée par Bruxelles à Carrefour de se délester de sa participation de 42 % dans Cora. Enfin, le distributeur stéphanois étend actuellement son site de ventes de produits alimentaires en ligne Cmes-courses.com à l'Ile de France, contre la seule région lyonnaise auparavant. Le groupe devrait s'expliquer sur sa stratégie dans le commerce électronique dès vendredi prochain.Deuxième axe de développement, l'expansion internationale. Face à l'érosion anticipée des marges sur le marché domestique, le déploiement de l'activité en direction de marchés encore en devenir peut être une solution crédible. D'où l'acquisition, en début d'année, de l'activité d'hypermarchés du philippin Uniwide, en liquidation judiciaire.Mais si ces développements n'ont pas encore convaincu les marchés, gare aux effets d'annonce. L'impact en Bourse du dévoilement de la stratégie internet de Carrefour, la semaine dernière, présage d'une forte réactivité des investisseurs.
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