Publicis s’empare de l'agence américaine de marketing Frankel & Co

Pour Publicis, la course à la taille critique prend un nouvel élan. Après avoir mis la main sur l'agence Hal Riney en mai 1998 et sur le petit bureau de relations publiques Seltz-Seabolt, il y a une semaine aux Etats-Unis, le groupe publicitaire français a annoncé, après la clôture des marchés, l'acquisition de l'agence américaine de marketing Frankel & Co. Si le montant de la transaction n'a pas été divulgué, l'opération a été facilitée par l'importante capacité d'endettement bancaire du groupe et ses excédents de trésorerie courante.Parmi les plus importantes agences de marketing aux Etats-Unis, cette société familiale basée à Chicago est axée sur la promotion des ventes, les opérations liées aux divertissements et les sports, et enfin le marketing direct. Pour Bud Frankel, Pdg et fondateur de la société, le choix de Publicis s'explique par la nécessité de trouver des " ressources supplémentaires auprès d'un partenaire pas uniquement financier " pour investir dans les nouvelles technologies, financer l'expansion internationale, travailler avec les plus grands clients internationaux dans tous les secteurs d'activité et accroître les revenus. Pour Publicis, l'intérêt de l'opération est clair. L'acquisition entre dans la stratégie du groupe, qui vise à réaliser prochainement un tiers de son activité en Amérique du Nord. Objectif en voie d'être atteint, au vu des performances de Frankel & Co. Le chiffre d'affaires de l'agence américaine devrait en effet avoisiner 700 millions de dollars en 1999 et amener à plus de 30 % la part de l'activité du groupe français réalisée outre-Atlantique. Mieux, la marge brute de Frankel & Co devrait atteindre 95 millions de dollars sur la même période, augmentant celle du groupe français aux Etats-Unis de près de 50 %.Reste que l'effort de croissance externe déjà largement entrepris pourrait ne pas être achevé. Le président du directoire de Publicis, Maurice Lévy, s'est fixé pour objectif de doubler sa marge brute au cours des 18 mois aux Etats-Unis, laissant augurer d'autres acquisitions.Alors que les analystes avaient globalement bien accueilli l'éventualité de cette opération, dont la rumeur court depuis plusieurs jours, le titre du numéro dix mondial du secteur de la publicité, qui devrait intégrer prochainement l'indice MSCI France, fait l'unanimité des investisseurs. Après avoir bénéficier d'un millésime publicitaire 1999 record dans la foulée du rebond de la conjoncture mondiale, le groupe profite aujourd'hui de l'accélération de sa diversification géographique, gage de l'obtention de nouveaux contrats, de fidélisation de la clientèle existante et d'atténuation du caractère cyclique de l'activité.Une perspective en voie d'intégration dans la valorisation du titre, qui se paye aujourd'hui plus de 35 fois son résultat net attendu en 2000, après un rally de près de 150 % en 1999. La correction technique de la valeur de 5,87 % depuis le premier janvier pourrait être de courte durée.
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