Les investisseurs plébiscitent le changement de profil de Lagardère

En se mariant, AOL et Time Warner ont essuyé les plâtres des rapprochements entre éditeurs de contenu et diffuseurs d'informations. Canal + et Lagardère en ont adapté la logique à la donne française. En l'absence de poids lourd de l'internet de la taille d'AOL en Europe, la prise de participation de la holding dans CanalSatellite et le bouquet numérique Multithématique, à hauteurs respectives de 34 % et 27,22 %, augure d'un nouveau paradigme : la création de valeur des éditeurs de contenu pourrait désormais passer par un rapprochement, au moins partiel, avec un diffuseur.Dans le cas de Lagardère, déjà présent sur l'internet, les capacités de transmission de données sont dès lors étendues à l'audiovisuel. D'où une exhaustivité accrue des moyens de diffusion, rapidement intégrée pare les investisseurs. " La multiplicité des supports de communication dont peut désormais se targuer Lagardère augmente la capacité de diffusion de ses contenus. D'où la revalorisation des actifs éditoriaux du groupe, dont l'augmentation des débouchés est de nature à augmenter la rentabilité. ", constate Guillaume Destison, analyste chez Aurel-Leven. Et la hausse du titre, de plus de 15 %, lundi à 14 heures 30, et de plus de 51 % depuis le 3 janvier dans un volume très étoffé.Résultat, l'ensemble des producteurs de contenus profite de perspectives de rapprochements avec des diffuseurs. A l'écart de l'euphorie de l'année dernière, le producteur cinématographique Gaumont s'est notamment renchéri de plus de 25 % à 70 euros dans la foulée du rapprochement entre Lagardère et Canal +, tandis que le titre du spécialiste français de la presse gratuite Spir communications s'est renchéri de 19 %. Enfin, le titre de l'éditeur Hachette Filipacchi Média, détenu en majorité par Lagardère, est la troisième plus forte hausse du Règlement mensuel de l'année après sa maison-mère et Gaumont, avec une progression de 25,4 % depuis le premier janvier.Mais là s'arrête l'extrapolation de l'exemple de Lagardère sur l'ensemble des acteurs du secteur. Le rally du titre du groupe depuis le début de l'année provient également de la perte progressive de son statut de holding. Alors que Lagardère a déclaré vouloir devenir un " pure player " dans les médias, une cession des pôles aéronautique/défense et automobile est sérieusement envisagée par le marché. D'où une baisse de la décote du groupe. Celle-ci, qui oscillait auparavant autour de 30 % à 40 %, a été ramenée à 10 % dans le sillage de la revalorisation de la branche édition du groupe. Enfin, l'intention prêtée à Deutsche Telekom d'acquérir 50 % du fournisseur d'accès à l'internet de Lagardère, Club Internet, a entraîné une réévaluation de cette branche.Que ce soit avec les acteurs des télécommunications, de l'internet, ou de l'audiovisuel, l'heure des restructuration entre secteurs de la communication autrefois distincts a résolument sonné.
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