Thomson CSF pourrait lancer un raid sur le britannique Racal

Fidèle à sa stratégie qui privilégie les acquisitions d'entreprises de taille plus modeste à des fusions entre égaux, Thomson CSF confirme ce matin sa volonté d'accélérer sa croissance externe. Il reconnait être entré en discussion en novembre dernier avec les dirigeants de la société Racal dans le but de déposer une offre publique d'achat amicale sur cette société. Mais "à cette époque, indique le groupe, le prix moyen de l'action Racal était significativement inférieur à son cours de clôture du 30 décembre 1999. En conséquence, Thomson-CSF tient à marquer ses distances vis-à-vis des dernières informations relatives à la valeur de Racal parues dans la presse. Alors qu'à ce jour, les négociations se poursuivent, Thomson-CSF confirme que son objectif est de conclure une transaction recommandée par le conseil d'administration de Racal, et qui satisfasse les intérêts des actionnaires des deux sociétés", conclut l'un des communiqués du groupe. Cette mise au point intervient alors qu'hier le Sunday Times prévoyait que Thomson-CSF lancerait dès cette semaine une OPA amicale de deux milliards de livres sur le britannique Racal Electronics afin de devenir de facto le numéro deux de l'industrie de la défense outre-Manche après Bae Systems.Et déjà, l'année dernière, Thomson CSF s'était porté acquéreur de la banche électronique de défense du Britannique, mais les négociations avaient capoté faute d'accord sur la valorisation de la division. Racal Electronics en demandait 600 millions de livres, contre 500 millions pour le français. Les spéculations sur un éclatement du groupe sont ensuite allées bon train depuis le mois d'août. L'allemand Dasa et l'américain Raytheon ont notamment été sentis comme de potentiels prédateurs.Aujourd'hui, à deux milliards de livres, l'opération valoriserait le groupe avec une prime de 23 % sur son cours du 30 décembre, soit 687 pences par action contre 555 pences en Bourse.A l'écart de la vague de rapprochements transfrontaliers en œuvre dans le secteur de la défense européenne, le groupe continuerait ainsi de privilégier les accords de partenariats au cas par cas et les joint ventures. Ces opérations permettent la constitution à moindre coûts d'un réseau international permettant de remporter d'importants contrats. Les récents succès commerciaux du groupe au Royaume-Uni et en Afrique du Sud en témoignent.Ces opérations ont pris ces derniers temps plusieurs formes. Alcatel s'est adjugé en novembre plus de 25 % du capital de Thomson CSF contre son désengagement partiel de Framatome. Parallèlement, le groupe français d'électronique de défense a créé une société commune avec Samsung Electronics chargée de produire des composants à haute-technologie. Plus récemment, Thomson CSF a repris les 50 % de capital détenus par le canadien Bombardier dans la joint-venture Shorts Missile Systems (SMS), basée à Belfast." Cette stratégie, qui ne s'avère pas spectaculaire, nous semble très constructive à moyen-long terme et nous conforte dans notre opinion positive sur le titre ", note un analyste. Mais elle peine à convaincre. Le titre de Thomson CSF a perdu plus de 9 % l'année dernière en dépit d'un avis globalement positif des analystes, qui prévoient en moyenne une hausse de plus du quart du bénéfice net par action à 1,68 euro. Mais 2000 semble plus porter chance à la valeur, en hausse de 3,69% à 34 euros hier en clôture.
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