Les actionnaires de Veba acceptent l'union avec Viag

Les actionnaires du conglomérat énergétique Veba ont entériné hier soir à une large majorité la fusion avec le groupe Viag, qui devrait donner ainsi naissance au numéro un de l'énergie en Allemagne. Le vote a eu lieu lors d'une assemblée générale extraordinaire à Duesseldorf.Le nouveau groupe aura un chiffre d'affaires estimé à 146 milliards de marks (75 milliards d'euros) et un peu plus de 200.000 salariés. Il sera présent dans l'énergie, mais aussi la chimie fine, dans laquelle les deux groupes comptent renforcer leur position de leader mondial. La filiale énergétique du groupe fusionné entend se concentrer sur l'électricité, mais aussi se renforcer dans les secteurs de l'eau et du gaz, ont précisé ses futurs dirigeants ce matin dans une interview au quotidien Die Welt. Hans-Dieter Harig, actuel patron de PreussenElektra, filiale de Veba, doit prendre la tête du groupe d'énergie fusionné, et Otto Majeski, actuel chef de Bayernwerk, filiale énergétique de Viag, en sera le vice-président du directoire. "L'accent sera mis sur l'électricité. Dans le gaz nous avons une bonne position en ce qui concerne la distribution sur place, mais essentiellement au travers de sociétés dont nous ne détenons que des minorités. Là nous devons faire un grand pas en avant" a expliqué M. Majeski au journal. Dans le domaine de l'eau, M. Majeski a rappelé que le groupe était certes actionnaire majoritaire du numéro deux de la distribution d'eau en Allemagne, Gelsenwasser, mais qu'il était encore relativement faible pour ce qui est des eaux usées. "Là aussi, nous voulons renforcer notre position", a-t-il ajouté. Les deux conglomérats veulent en revanche accélérer leur désengagement de secteurs jugés secondaires, comme les galettes de silicium et la logistique-distribution pour Veba, l'emballage, l'aluminium et la logistique pour Viag. "Un nouveau nom du groupe est à l'étude et sera proposé lors de l'assemblée générale ordinaire en mai", a déclaré dans la soirée le président du directoire de Veba, Ulrich Hartmann. "Nous partons du principe que la fusion sera inscrite au registre du commerce et effective tout de suite après le feu vert des autorités de la concurrence et des assemblées générales ordinaires de Veba et Viag en mai", a-t-il ajouté.Selon le seuil de parité retenu après d'âpres négociations fin 1999, Veba pèsera 64,5% du nouveau groupe et Viag 34,5%. Selon le patron de Veba, le mariage des deux sociétés ne devrait pas être "compromis" par les autorités de la concurrence, après la décision de la Commission européenne d'ouvrir la semaine passée une enquête approfondie sur le projet de fusion de Veba et Viag. Le nouveau groupe devra également obtenir l'aval de l'Office des cartels, le gendarme de la concurrence en Allemagne, qui avait indiqué récemment vouloir dire le dernier mot sur cette fusion concernant avant tout le marché allemand de l'énergie. En 1999, Veba a vu bondir son bénéfice imposable de 62,5% à 3,9 milliards d'euros, selon des chiffres provisoires diffusés jeudi. Le groupe publiera ses résultats définitifs le 30 mars. Viag a également annoncé hier des chiffres provisoires : son chiffre d'affaires a baissé de 23% à 19,43 milliards d'euros et son bénéfice imposable a reculé de 18% à 1,33 milliard d'euros. Ses actionnaires devraient entériner dès lundi la fusion avec Veba.
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