La restructuration de l'électricité allemande court circuité par les autorités de la concurrance

L'Office fédéral des cartels, le gendarme allemand de la concurrence, a interdit la fusion des groupes énergétiques allemands RWE et VEW dans sa forme actuelle. "Il est à craindre que la fusion de RWE et VEW conduise à la suprématie de deux groupes sur le marché allemand de l'énergie sans place pour la concurrence" a indiqué le président de l'Office, Ulf Boege. Car outre l'union de RWE et VEW, deux autres groupes énergétiques, Veba et Viag, veulent fusionner. Ce mariage doit encore être approuvé par Bruxelles. "La fusion de RWE et VEW ne sera possible que si les (quatre) entreprises sont prêtes à ouvrir leurs réseaux électriques à la concurrence", a ajouté M. Boege. Ainsi les groupes en question ont encore la possibilité de s'exprimer avant la décision définitive de l'Office, a noté M. Boege. "Nous sommes toujours prêts à discuter sur une amélioration des conditions de la concurrence. C'est aux entreprises de faire des propositions", a-t-il ajouté. RWE et VEW ont indiqué poursuivre leur "discussions constructives" avec l'Office et partent du principe que les réserves émises par le gendarme de la concurrence seront réglées "dans les prochaines semaines" afin d'entériner la fusion, selon un communiqué commun.La Commission européenne a quant à elle estimé que la fusion envisagée entre les conglomérats allemands Veba et Viag, du moins sous sa forme actuelle, n'est pas compatible avec les règles européennes de concurrence, a annoncé un de ses porte-parole. Dans une communication des griefs envoyée aux deux groupes, Bruxelles estime que la fusion aboutirait à un duopole dominant de Veba/Viag d'une part et de RWE/VEW (producteurs d'électricité) d'autre part concernant la production et la distribution d'électricité en Allemagne. La Commission a ouvert en février une enquête approfondie de quatre mois sur ce projet de fusion. Selon Bruxelles, après les fusions de Veba et de Viag d'une part, de RWE et de VEW de l'autre, les deux groupes de conglomérats contrôleraient plus de 80% de la puissance totale du parc de centrales électriques et plus de 80% du circuit de distribution en Allemagne. Cette situation de duopole, estime la Commission, ne permettrait plus de concurrence réelle, si l'on tient compte de la structure du marché de l'électricité en Allemagne. Bruxelles travaille en étroite concertation avec l'office fédéral allemand des cartels qui s'est saisi du dossier de fusion RWE/VEW. Les deux groupes ont maintenant la possibilité de proposer des solutions pour rémédier aux problèmes de concurrence soulevés par leur projet de fusion. La Commission a jusqu'au 19 juin pour prendre sa décision finale sur cette affaire.
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