Après avoir reculé de 3,25% hier, le groupe d'assurance français Axa subissait mardi une nouvelle vague de défiance de la part des investisseurs. L'action abandonnait 6,29% à 150,4 euros en début d'après-midi avant de remonter à 152 euros en clôture, tirée vers le bas par la dégradation de la recommandation de Morgan Stanley Dean Witter sur le titre. Robert Procter, qui suit la valeur pour le broker américain, est passé de " sur-performance " à " neutre " sur la société, a-t-on appris mardi.D'après plusieurs analystes, cette décision est une conséquence de la réunion technique organisée par l'assureur pour présenter, pour la première fois, son " embedded value ". " Cette méthode de valorisation se fonde sur l'hypothèse d'un arrêt complet des activités commerciales de la société concernée ", explique Driss Lamrani de la société de bourse Wargny. " Pour Axa, elle consiste donc à prendre en compte les seuls revenus issus des contrats préalablement signés, jusqu'à ce que ceux-ci s'éteignent ". Sur cette base, la valorisation d'Axa est ressortie à 74 euros par action, alors que Morgan Stanley l'estimait initialement à 89 euros." Or, on estime habituellement, pour les sociétés d'assurance-vie, que la capitalisation boursière doit représenter environ deux fois l'embedded value ", précise Driss Lamrani. Cette méthode aboutit donc à une valorisation boursière d'Axa de 148 euros par action, alors que le titre cotait 166 euros vendredi dernier à la clôture des échanges.La méthodologie employée par Axa pour le calcul de son embedded value se distingue toutefois des normes retenues par les analystes anglosaxons. " L'assureur français a réalisé une projection de ses résultats financiers, alors que la méthode anglo-saxonne privilégie une valorisation en terme de flux de revenus ", explique Driss Lamrani. En outre, Axa a exclusivement pris en compte les activités d'assurance-vie, laissant de côté la gestion d'actifs. L'embedded value du groupe est donc sensiblement supérieure à l'estimation fournie par Axa, estiment les professionnels.Les analystes français restent globalement positifs sur la valeur. Thomas Fossard, de BNP Paribas, a notamment confirmé qu'il était à l'achat sur le titre, avec un objectif de cours de 180 euros. Depuis le début de l'année, Axa a vu sa valorisation progresser de 10%, soit sensiblement autant que l'indice CAC40.

latribune.fr

20 Oct 2008, 9:13

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