Les multinationales japonaises préoccupées par la force de la livre sterling

Après les constructeurs automobiles Toyota et Nissan, le géant japonais de l'électronique Matsushita Electric Industrial a lancé vendredi un avertissement contre l'appréciation de la livre sterling qui pourrait pousser les multinationales à fuir la Grande-Bretagne. "Les groupes d'échelle mondiale pourraient se retirer de Grande-Bretagne si la livre sterling continue de s'apprécier", a indiqué à l'AFP un porte-parole de Matsushita, sous couvert de l'anonymat. Il a toutefois souligné qu'"actuellement, Matsushita ne prévoit pas de fermer ses activités britanniques". Le quartier général européen de Matsushita, connu pour ses marques Panasonic, Technics, National et Quasar, est basé en Grande-Bretagne. Le groupe y a aussi établi sept usines et un centre de recherche et y emploie au total 5.108 personnes. Les usines britanniques du groupe, qui fabriquent des téléviseurs, des téléphones portables, des fours à micro-ondes et d'autres équipements d'électro-ménager ou électroniques, fournissent un tiers des besoins du groupe en Europe. Le porte-parole a tenu à souligner que Matsushita se contente de mettre en garde contre les conséquences d'un renforcement de la livre sur les sociétés globales et ne veut pas prendre position sur la participation ou non de la Grande-Bretagne à l'euro. "Il est difficile pour les sociétés qui ont des activités en Grande-Bretagne de continuer à produire, indépendamment du problème de l'euro", a-t-il indiqué. "De manière générale, toutes les sociétés regardent avec attention les questions de l'euro et de la livre mais c'est à la Grande-Bretagne de résoudre le problème", a-t-il ajouté. La livre qui est montée pratiquement jusqu'à 1,50 dollars cette semaine pénalise aussi les producteurs britanniques souhaitant exporter en renchérissant le coût des produits vendus hors du pays. Lundi, le patron de Nissan Motor, Carlos Ghosn, a rencontré le Premier ministre britannique Tony Blair à Londres pour discuter de l'avenir de l'usine de Nissan à Sunderland. Un porte-parole de Downing Street a indiqué que les deux hommes ont notamment évoqué de l'octroi éventuel par Londres d'une aide 50 millions de livres (80 M EUR, 75 M USD) pour les usines de Nissan en Grande-Bretagne. Selon le porte-parole de Matsushita, le patron du groupe Kunio Nakamura "n'a pas l'intention de se rendre en Grande-Bretagne pour se plaindre comme l'a fait M. Ghosn" et ne demande pas d'aide spéciale des autorités britanniques pour compenser les pertes subies.
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