N'en déplaise à l'évolution récente de son cours de Bourse, en baisse de 17,21 % depuis lundi à 126,5 euros dans le sillage de l'ensemble des valeurs technologiques, le spécialiste franco-italien des semi-conducteurs STMicroelectronics a le vent en poupe. Selon une étude de l'agence Dataquest, le marché mondial de ces composants a bondi de 17,6 % en 1999 à plus de 160 milliards de dollars, après une année 1998 de vaches maigres.Par ailleurs, cette performance a largement été tirée par l'essor des mémoires flash qui équipent les téléphones mobiles. Selon une étude de l'association professionnelle Semiconductor Industry Association (SIA), l'activité sur ce type de mémoires a bondi de 74,2 % au cours des onze premiers mois de l'année par rapport à la période équivalente en 1998 et devrait poursuivre sa forte croissance au cours des prochaines années.Or STMicroelectronics a justement fait de cette spécialité son pré carré. Résultat, avec une croissance de ses ventes estimée par Dataquest en hausse de 21 % sur l'année écoulée autour de 5,08 milliards de dollars, le groupe franco-italien peut désormais se targuer d'une part de marché mondiale de 3,2 % sur l'ensemble du secteur, certes loin derrière Intel, qui monopolise encore 16,1 % du marché. Enfin, outre l'internet sans fil, le développement des technologies xDSL ou les méthodes numériques utilisées dans les téléviseur, les DVD et les décodeurs devraient participer à la poursuite de la conquête de parts de marché du groupe, qui ambitionne le leadership dans chacune de ces niches au détriment de l'activité liée aux PC.Du côté des marges, des surabondances ponctuelles peuvent déprimer momentanément le secteur. Mais, à l'heure où la pénurie de mémoires flash dope le prix de ces composants, la tendance des cours dans l'ensemble de l'industrie est résolument haussière.Compte tenu du fort potentiel de croissance sur les trois prochaines années que confère sa place dorénavant incontournable dans les secteurs les plus prometteurs du secteur, " l'action de STMicroelectronics mérite une prime par rapport à ses concurrents ", estiment les analystes de Goldman Sachs. De fait, le groupe se paye aujourd'hui près de 50 fois son résultat attendu en 2000, bien au-delà du leader Intel.D'où les nombreuses révisions d'objectif de cours, ces derniers mois. Les analystes de Goldman Sachs attendent un rally du titre jusqu'à 185 euros, tandis que le bureau d'études de Morgan Stanley Dean Witter a revu de 120 à 175 euros le prix d'équilibre de la valeur. De quoi voir constater sereinement la récente chute du titre.

latribune.fr

20 Oct 2008, 9:12

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