La Rochette se déleste de sa pâte à papier... et s'envole en Bourse

Le groupe papetier français La Rochette va se délester de sa pâte à papier, une activité très cyclique pour se convertir en emballagiste pur. Cette annonce, attendue depuis plusieurs mois, s'est traduite par une envolée du titre, qui a bondi de 10,26% à 7,2 euros mercredi. Cette perspective avait contribué, à la fin de l'année dernière, à une intense activité spéculative sur le titre qui évoluait depuis dans un tunnel étroit de 6 à 7 euros.La pâte à papier a représenté en 1999 des ventes de 225 millions d'euros, soit près de la moitié du chiffre d'affaires total du groupe de 467,8 millions d'euros. Elle a terminé l'exercice 1999 en léger équilibre (1 million d'euros de bénéfice) après une perte de 24,6 millions d'euros en 1998. Sa cession au groupe canadien Tembec (activités forestières, papier journal et magazine) devrait intervenir dans les prochaines semaines, probablement avant la fin de l'année, selon la direction de La Rochette. Envisagée il y a quatre ans, elle avait été différée à la suite de l'effondrement du prix de la pâte à papier. Cette vente devrait rapporter à La Rochette un montant global de l'ordre de 1,4 milliard de francs (210 millions d'euros). Mais environ 400 millions de francs (60,9 millions d'euros) de ce montant, indexé sur le prix international NBSK de la pâte à papier, et donc variable, lui seront versés par tranches trimestrielles sur trois ans. La transaction intervient dans les meilleures conditions pour le groupe: le prix de la pâte à papier n'a cessé d'augmenter ces derniers mois et vaut 710 dollars la tonne actuellement. Ce prix avait atteint un plafond de 1000 dollars/T en 1995 puis avait reflué à moins de 400 dollars/T, avant de se redresser. L'envolée du dollar a de plus dopé les résultats de La Rochette au premier semestre 2000, qui se sont établis à 35,3 millions d'euros, contre une perte de 9 millions d'euros un an plus tôt. Le prix de la pâte à papier, comme celui du pétrole, est exprimé en dollars. A l'issue de la transaction avec Tembec, le groupe papetier français, qui avait souffert ces dernières années d'une baisse continue de ses fonds propres, devrait présenter "un bilan assaini avec plus d'un milliard de francs de fonds propres, et une trésorerie nette largement positive", a indiqué la Rochette. Tembec, qui affiche un chiffre d'affaires de 10 milliards de francs (1,52 milliards d'euros), va acquérir les usines de Tarascon (Cellurhône, pâte à base de résineux), et de Saint-Gaudens (Pyrenecell, pâte à base de feuillus), ainsi que leurs filiales d'approvisionnement en bois: Sofoest, Sebso et Sep. Avec un chiffre d'affaires consolidé de 217 millions d'euros en moyenne, elles emploient 700 salariés. Tembec conforte ainsi sa présence en France, où il est déjà propriétaire à 100% de l'usine de Tartas, spécialisée dans la pâte "fluff" pour couches, papier hygiénique etc. Il l'avait acquise auprès de Cellulose du Pin (Saint-Gobain). L'ensemble qu'il formera avec ses deux nouvelles acquisitions françaises lui permettra de se hisser au 3ème rang mondial sur le marché de la pâte à papier, avec une présence à la fois dans la zone dollar et dans la zone euro. La Rochette va de son côté développer ses activités emballage en Europe. En janvier 2000, le groupe avait racheté la société britannique Hygiena Packaging (HYPAC). L'emballage bénéficie depuis le début de l'année de la bonne tenue de la conjoncture en Europe.
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