Pharmacie : Pfizer et Warner Lambert créent le numéro deux mondial

Les groupes pharmaceutiques américains Pfizer et Warner Lambert ont, comme prévu, officialisé en début d'après-midi leur fusion par échanges d'actions dans une transaction estimée à 90 milliards de dollars. Ils créent ainsi le numéro deux mondial du secteur. Les conseils d'administration des deux groupes se sont en effet réunis pour approuver la transaction, qui devra encore recevoir l'aval des actionnaires et des autorités de régulation de la concurrence. Pfizer et Warner-Lambert prévoient pour la nouvelle entité, qui sera présidée par l'actuel pdg de Pfizer, William Steere, une croissance de 25% des bénéfices dans les trois ans avec notamment une économie sur les coûts de 1,6 milliard de dollars d'ici 2002. Mais une "importante charge" est à prévoir que la direction n'a pas encore voulu déterminer. Le budget recherche et développement du nouvel ensemble, qui se classera au deuxième rang mondial de l'industrie pharmaceutique derrière le groupe britannique issu de la fusion de Glaxo Wellcome et SmithKline Beecham, sera de 4,7 milliards de dollars dès cette année. L'annonce d'un accord était encore conditionnée ces derniers jours, notamment, à la question du dédit que Warner Lambert (WLA) doit verser à American Home Products pour rupture de son engagement de fusionner avec ce dernier groupe. Les actionnaires de Warner-Lambert, fabricant du Lipitor, médicament anti-cholestérol distribué en partenariat avec Pfizer, recevront 2,75 actions Pfizer pour chacune de leurs actions. La valorisation de la fusion s'entend sur les cours de bourse du 4 février dernier.Ce rachat de Warner-Lambert par Pfizer met un terme à un dossier à rebondissements. Le 4 novembre, American Home Products (AHP) avait signé un accord pour acquérir de façon amicale Warner-Lambert à travers une transaction estimée alors à 72 milliards. Le même jour, Pfizer faisait une surenchère hostile sur Warner en mettant 10 milliards de plus sur la table. AHP avait tenté de résister, cherchant même un chevalier blanc et entamant des discussions avec le géant des produits de grande consommation Procter and Gamble pour contrer l'OPA de Pfizer. Mais des fuites dans la presse, suivies d'une chute des actions de Procter, avaient fait capoter l'opération. Finalement, les actionnaires Warner-Lambert ont cédé à l'offre de Pfizer et le nouveau groupe accepte de verser à AHP un dédit de 1,8 milliard de dollars - un des plus importants dans l'histoire des fusions - pour rupture du premier accord d'achat. Pour AHP, c'est le troisième échec de fusion en deux ans et les analystes s'attendent à ce que le groupe de Madison (NJ) soit à la recherche d'un autre partenaire rapidement. Pfizer et Warner-Lambert réaliseront les trois quarts de leur chiffre d'affaires dans les médicaments sur ordonnance. Hormis le Viagra qui pèse un milliard de dollars de ventes, Pfizer apporte dans la corbeille un "best-seller" contre l'hypertension (le Norvasc: 3 milliards de dollars de ventes) et le Zoloft, deuxième anti-dépresseur après le Prozac d'Eli-Lilly (2 milliards de dollars). Au coeur du portefeuille de Warner Lambert, figure le Lipitor, un médicament contre le cholestérol qui devrait représenter les plus fortes ventes pour un produit pharmaceutique aux Etats-Unis dans les années à venir (3,7 milliards de dollars de vente cette année). Warner-Lambert est aussi bien placé dans les produits contre le diabète (Rezulin). Les deux groupes ont aussi des produits phares dans la pharmacie de grande consommation et l'hygiène avec les gouttes pour les yeux Visine, les razoirs Schick ou les anti-plaques dentaires Listerine.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.