Génie génétique : L'américain Abott et français Genset renforcent leur coopération

Après quatre ans d'incertitude sur la viabilité de la société, le scepticisme des investisseurs sur la capacité de Genset à générer des revenus tourne à l'euphorie. Dernière source d'activité dévoilée en date, l'accord avec l'américain Abott. Le groupe de génétique américain pourrait investir jusqu'à 10 millions de dollars dans le leader européen de la génomique afin d'accompagner le renforcement de leur coopération dans le domaine de la recherche sur les gènes associés à la psychose maniaco-dépressive et au diabète de type 2. En échange, Abott obtiendra une licence pour développer et commercialiser les produits thérapeutiques et diagnostiques basés sur les gènes identifiés. Genset, de son côté, recevra des financements de recherche, des paiements versés en fonction des étapes de la découverte des gènes et de leur validation en tant que cibles biologiques, ainsi que des paiements liés au développement clinique et des redevances. Si les éléments financiers de l'opération n'ont pas été communiqués, les investisseurs ont d'ores et déjà salué la nouvelle en provoquant une hausse du cours de 8,85 %, en clôture, et de 305 % depuis le début de l'année, à 209 euros.Car au delà de cet effet d'annonce et des perspectives de nouveaux partenariats, c'est le changement progressif de la stratégie et du coup, du statut boursier de la société, qui a séduit les investisseurs. " Le groupe ne fournit plus seulement des services génomiques, il dispose d'une base propriétaire, devient potentiellement capable de mettre sur le marché ses propres produits et de participer à une rente pharmaceutique ", souligne Christophe-Raphaël Ganet, analyste au Crédit Lyonnais Small Caps. D'ailleurs, selon des observateurs, des accords avec Sanofi Synthélabo et un autre groupe pharmaceutique seraient imminents. Un contrat qui s'ajouterait notamment à la coopération conclue avec le Whitebread Institute sur la recherche et développement sur l'obésité et le diabète et avec Corixa sur l'immunothérapie.Il était temps. Les fonds levés lors de l'introduction du groupe à la mi 1996 sur le Nouveau marché ont été presque dilapidés en l'absence de sources de revenu significatives et récurrentes. En 1999, ce sont 20 millions d'euros qui ont été dépensés. A ce rythme, la totalité de la trésorerie du groupe se serait évaporée d'ici à la fin 2001, suscitant un nouvel appel au marché, forcément dilutif pour les actionnaires. Ainsi, plus rien n'empêcherait aujourd'hui la valorisation de Genset, selon plusieurs analystes, de réduire sa décote vis-à-vis des ténors américains du secteur, Millenium, Affymetrix et Celera en tête.
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