Le groupe pharmaceutique américain Warner Lambert a accepté l'offre de Pfizer d'échanger ses actions contre 2,75 titres de Pfizer, a-t-on indiqué de source sûre mercredi. L'accord valorise chaque titre Warner Lambert à 2,75 actions Pfizer, soit un total de 85 milliards de dollars, pour 2,5 actions proposées initialement. Cet accord, s'il est finalisé, mettra fin à la lutte opposant Pfizer et American Home Products (AHP) pour le contrôle de WLA et donne naissance au deuxième groupe pharmaceutique mondial derrière le groupe britannique, issu de la fusion annoncée il y a deux semaines, de Glaxo Wellcome et SmithKline Beecham. AHP avait annoncé en novembre un accord à l'amiable pour prendre le contrôle de WLA mais Pfizer avait immédiatement surenchéri. Son offre avait été rejetée par le Conseil d'administration de WLA mais celui-ci a été finalement contraint de l'étudier sous la pression de ses actionnaires. Le fait d'accepter l'offre de Pfizer oblige en principe WLA à verser à AHP un dédit de près de 2 milliards de dollars. L'offre initiale d'AHP était évaluée à 72 milliards de dollars. Pfizer s'apprête à sortir vainqueur d'une bataille qui a tenu en haleine les milieux financiers et industriels américains pendant trois mois et qui a également impliqué le géant des produits d'hygiène et ménagers Procter and Gamble. Ce dernier avait été appelé à la rescousse par WLA comme "chevalier blanc" pour se défendre contre les visées de Pfizer mais avait jeté l'éponge lorsque son action avait chuté en bourse, les investisseurs rejetant cette stratégie. L'accord conclu mercredi devrait permettre à Pfizer de conserver les lucratifs accords conclu avec WLA sur la commercialisation du médicament anti-cholestérol Lipitor, présenté comme le numéro 1 des ventes aux Etats-Unis dans les prochaines années. En cas de fusion entre WLA et AHP, Pfizer risquait de perdre les revenus liés aux ventes du Lipitor, ce qui explique l'acharnement du groupe, déjà connu dans le monde entier pour son traitement Viagra contre les dysfonctionnements de l'érection. La situation d'AHP, qui doit faire face à des poursuites en justice de patients s'affirmant victimes d'accidents cardiaques après avoir utilisé certains de ses médicaments amaigrissants, a également poussé WLA à écouter plus attentivement les propositions de Pfizer. AHP avait annoncé début octobre qu'il acceptait de payer 3,75 milliards de dollars de dédommagements pour mettre fin à ces poursuites, mais cet accord est encore soumis à l'accord de la justice américaine. Après l'échec de ses projets de fusion avec le groupe de biotechnologies Monsanto en octobre 1998 et avant cela avec le britannique SmithKline Beecham, AHP semble devoir subir un troisième revers en deux ans.

latribune.fr

20 Oct 2008, 9:28

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