Maurice Tchénio : "Apax Partners n'a jamais autant investi"

Depuis la crise des valeurs technologiques, avez-vous ralenti vos investissements ?Non, pas du tout, nous n'avons jamais autant investi. Le capital risque est notre métier depuis 20 ans maintenant. Au moment de l'euphorie, nous étions restés très prudents dans nos investissements et nous avions conservé des critères très sélectifs. Nous continuons donc à investir dans nos quatre domaines de référence: les technologies de l'information, les médias, la distribution et les télécommunications.Le Business to Consumer a été particulièrement mis à mal ces derniers temps. Quelle est votre politique en la matière ?Nous investissions avant l'arrivée d'Internet dans les sociétés Brick and Mortar de l'économie traditionnelle. Avec l'arrivée d'Internet, nous avons surtout investi dans le Click and Mortar, et moins dans les entreprises du « Clic » tout court, qui ont une activité uniquement sur Internet et pas d'activité physique. Mais le Business to Consumer peut marcher. Par exemple, deux des entreprises dans lesquelles nous avons investi ont vraiment prouvé que la réussite sur le Web était possible. Il s'agit du site de voyages Travelprice et de Rue du Commerce, qui vend des produits informatiques, hardware et software. Pourquoi ont-elles bien marché ? Parce que les deux commercialisent des produits pour lesquels l'internaute n'a aucun intérêt à se déplacer..Y a-t-il encore de la place pour des acteurs indépendants comme Travelprice, c'est-à-dire non adossés à des groupes de l'économie traditionnelle ? Aujourd'hui, nous pensons que la place est limitée pour les sites « pure player ». Les acteurs qui arrivent dans le B2C sont en fait les sociétés de l'économie traditionnelle qui migrent leur stratégie vers le Web, comme Celio, Morgan, etc. Ces sociétés disposent de moyens financiers et d'un savoir faire sans comparaison avec une start-up Internet. Boo.com, Boxman, Koobuycity, Clust : comment analysez-vous les dernières faillites de ces start-up ?Pour moi, c'était une bataille perdue d'avance. Nous avons comparé l'e-commerce à la vente par correspondance. Or, la VPC ne représente que 10% du chiffre d'affaires global du retail, et ce au bout de 40 années d'existence! Internet n'en est qu'à ses balbutiements. Pour nous, le calcul était vite fait et prévisible.
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