L’accélération de l’inflation allemande n’effraie pas les marchés obligataires

Si elle reste sous contrôle, l'inflation outre-Rhin montre ses premiers signes de redémarrage. Les prix allemands à la consommation se sont tendus de 0,3 % au mois de décembre, contre une augmentation de 0,2 % anticipée par les économistes, ramenant à 1,2 % sa hausse annuelle. Définitifs, ces chiffres ont été révisés en hausse par rapport aux premières estimations.Comme les mois précédents, le renchérissement du pétrole est à l'origine du rebond des prix domestiques. Selon l'office fédéral des statistiques, les cours du fuel ont augmenté de 8,4 % le mois dernier. Plus significatif compte tenu du délai de propagation sur les prix à la consommation, le renchérissement du fuel domestique a atteint 68,6 % entre les mois de décembre 1998 et 1999. Dernier signe avant coureur de l'intensification des tensions inflationnistes, les prix allemands à l'importation ont augmenté au mois de novembre à leur rythme le plus rapide depuis neuf ans.Même si la hausse des prix outre-Rhin reste largement en-deçà du plafond de 2 % défendu par la Banque centrale européenne, elle est sur la voie de l'accélération. Car en plus des tensions sur le marché du pétrole, les pressions inflationnistes sont notamment alimentées par la faiblesse de l'euro, l'accélération de la masse monétaire dans la zone euro, mesurée par l'agrégat M3 dont le taux de croissance oscille bien au-delà de la limite de 4,5 % autorisée par la BCE, et le regain de croissance et de confiance au sein l'économie européenne.Pour autant, les marchés obligataires n'ont pas sanctionné cette annonce. Tout d'abord, les dernières déclarations émanant de responsables de la BCE, et notamment de son chef Wim Duisenberg, reflètent une position moins restrictive qu'auparavant. Par ailleurs, la tension de 50 points de base du rendement des titres d'Etat européens à 10 ans au cours du mois écoulé a été largement alimentée par les anticipations de hausse imminente des taux directeurs de part et d'autre de l'Atlantique. " L'absence de bogue a recentré l'attention des intervenants sur l'accumulation, qui avait été forte en décembre, de signes avant-coureur de hausses des taux, tant aux Etats-Unis qu'en Europe ", constate Pascal Coret, analyste chez CDC Marchés.Résultat, chaque signe précurseur de tension inflationniste ne peut que conforter ces prévisions. D'où la détente des rendement à long terme tant en Europe qu'aux Etats-Unis, vendredi, après l'annonce d'un regain de tension sur le marché du travail américain confirmant l'hypothèse d'une hausse des Fed funds dès le prochain FOMC, le 2 février.Même schéma lundi, où le rendement du titre d'Etat allemand à 10 ans s'est détendu de deux points de base à 5,42 % à la suite de l'annonce de la hausse des prix allemands à la consommation.Prochaine étape mercredi, lors de l'annonce de l'évolution des prix français à la, consommation en décembre. Moins corrélée au cours du brut, celle-ci devrait rester cantonnée à une hausse de 0,1 %.
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