Faurecia : les analystes restent prudents

L'an 2000 a plutôt bien débuté pour Faurecia. L'action de l'équipementier automobile, filiale à 52% de PSA, a grimpé de plus de 6% sur les dix dernières séances, passant sans encombres la correction récente, principalement grâce à la publication des chiffres de ventes de voitures en France en 1999. 2,145 millions nouvelles immatriculations ont été enregistrées l'an passé dans l'Hexagone, un record et une aubaine pour Faurecia qui réalise environ 45% de ses ventes en France. Le fabricant a d'ailleurs annoncé mardi soir que son chiffre d'affaires avait progressé de 8,2%, à 4,262 milliards d'euros au cours de l'année 1999. Faurecia précise avoir bénéficié " de la progression des constructeurs français avec lesquels (ses ventes) ont augmenté de 12,1 %. " Autre bonne nouvelle, l'activité systèmes d'échappement a cru de 17% à 752 millions d'euros, grâce à la croissance des immatriculations de la Peugeot 206 et de l'augmentation de la part des catalyseurs dans le chiffre d'affaires. Mais l'afflux d'informations encourageantes ne réussit pas à masquer la prudence dont font preuve les analystes à l'égard de Faurecia. Pour preuve, en fin de matinée, les opérateurs préféraient prendre leurs bénéficices à la Bourse de Paris. L'action Faurecia chutait de 1,12% à 57,25 euros dans un marché en repli de 0,70%.Pourtant, le groupe a effectué une opération de croissance externe d'envergure en novembre dernier en concrétisant le rachat d'APAS, constructeur américain de pots d'échappement, pour 330 millions d'euros. Cette acquisition place le Français en troisième position mondiale sur ce segment de marché, selon le Crédit Suisse First Boston (CSFB), mais, par la même occasion, son taux d'endettement atteint dorénavant des sommets. Il se situe désormais à plus de 110%, à comparer avec un taux de 24% pour Valeo par exemple. Or, la bataille de la consolidation fait rage dans le secteur des équipementiers automobiles. Ceux-ci ont tendance à s'allier depuis quelques années, afin de répondre à une demande désormais mondiale. L'inquiétude des analystes se situe aussi au niveau des cash-flows dégagés par Faurecia, qualifiés de " très faibles " par Goldman Sachs. D'autant plus que, en période de hausse des taux et en fin de cycle de l'automobile aux Etats-Unis, les analystes de la banque d'affaires américaine se déclarent " inquiets " par le niveau de la dette dont la possibilité d'être remboursée " dans un avenir prévisible " leur apparaît " limitée ". Bref, l'équipementier automobile risque de ne pas prendre part à la consolidation future du secteur. Les autres interrogations portent sur la rentabilité du secteur soumis à une pression très forte sur les marges. " Dans un marché dominé par une intense pression sur les prix de vente des véhicules, les constructeurs automobiles recherchent naturellement à ce que leurs fournisseurs leurs fassent des concessions sur leurs tarifs ", explique Elena Mills, du CSFB, dans une étude. L'analyste, tout comme ceux de Goldman Sachs estiment donc que le titre ne surperformera pas le marché en 2000, malgré ses atouts à plus long terme. D'autant que l'acquisition d'APAS a un effet dilutif sur le bénéfice par action du groupe en 2000.
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