P. Joly (Tocqueville Finance) : "Le marché a toujours raison, mais il exagère parfois"

L'indice CAC 40 est aujourd'hui à son plus bas depuis la mi-avril, alors qu'il avait approché les 7.000 points début septembre. A quoi attribuez vous cette correction ?La fragilité des marchés actions américains continue de peser lourdement sur la tendance. Les « profit warnings » de plusieurs stars de la nouvelle économie - Intel, Apple, Lucent Technologies - rendent les investisseurs fébriles. Les places européennes sont affectées par contagion. La forte pondération des valeursTMT dans le CAC 40 a par ailleurs amplifié le repli de l'indice parisien.La correction actuelle peut-elle se transformer en un krach, ou crée-t-elle au contraire des opportunités d'achats à bon compte ?De nombreuses grandes valeurs françaises sont aujourd'hui à des cours d'achat ce qui m'incite à l'optimisme. Dans le secteur des TMT, la baisse des Alcatel, Cap Gemini ou Vivendi a ramené ces sociétés à des niveaux de valorisation intéressants. Alcatel se paie aujourd'hui 50 fois ses bénéfices 2000 et 40 fois 2001, des ratios intéressants au regard du taux de croissance élevé du chiffre d'affaires de l'équipementier et de l'introduction prochaine d'Alcatel Optronics. Même constat pour les autres équipementiers télécoms européens, notamment Nokia dont le dynamisme commercial ne se dément pas. Parmi les valeurs de l'économie traditionnelle, moins affectées par la correction actuelle, je reste optimiste sur de nombreux titres. Des actions telles que Suez Lyonnaise, Sodexho, Carrefour ou Société Générale sont aujourd'hui à des cours d'achat. Globalement, la correction ne devrait donc pas se transformer en krach, même si elle peut se poursuivre pendant encore quelques semaines. Les gérants institutionnels, extrêmement présents sur les grandes valeurs françaises, devraient rapidement interpréter les niveaux de valorisation actuels comme des opportunités d'achat à bon compte.En sera-t-il de même pour les petites valeurs du Nouveau marché ?Le risque est plus grand sur ces sociétés, qui pour certaines se payent jusqu'à 100 fois leur chiffre d'affaires. Des corrections de 60 à 70% ne sont pas à exclure sur ces entreprises aux niveaux de valorisation excessifs. Le Nouveau marché, très influencé par le Nasdaq, pourrait donc à court terme amplifier sa chute si l'indice américain ne parvenait pas à se stabiliser.
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