Schneider : les marchés saluent les perspectives d'amélioration des marges

Schneider Electric va mieux. L'équipementier électrique a annoncé ce mercredi une progression de 18% de son résultat net 1999 par rapport à 1998, à 481 millions d'euros (3,154 milliards de francs). Chiffre attendu par le marché. Ce que les investisseurs saluent ce mercredi matin, ce sont les perspectivesd'activité de l'entreprise et notamment l'amélioration prévue par la direction de la marge d'exploitation. Devant le dynamisme économique de la zone euro, Henri Lachmann, le président du groupe, table désormais sur un niveau de marge opérationnelle supérieure à 14% en 2001. Applaudissement à la bourse de Paris : en trois séances, l'action Schneider a gagné plus de 10%. Ce mercredi, en fin de matinée, elle s'apprécie de nouveau de 3,96%, à 69,65 euros. Le résultat d'exploitation, en augmentation de 24%, atteint 1.1 milliard d'euros (6,9 milliards de francs) en 1999. La marge opérationnelle s'élève ainsi à 12,6%, contre 11,2% en 1998. Une performance qui s'explique en partie par la réduction des coûts qui constitue une des priorités du groupe. Henri Lachmann, remplaçant Didier Pinault-Valenciennes à la tête du groupe depuis maintenant plus d'un an, a continué le plan 2000+, qui prévoit des économies de coût de 2 milliards de francs en trois ans. Le groupe précise que les réductions de coûts de structures se sont montées à 80 millions d'euros.Les ventes ont atteint 8,38 milliards d'euros (55 milliards de francs) l'an passé, en progression de 11,3%. Cette amélioration résulte d'une croissance des activités de 25,4% en Europe, en grande partie due à l'intégration de Lexel - entreprise scandinave qui réalise un chiffre d'affaires d'environ 550 millions d'euros -, de 12,7% en Amérique du Nord et de 5,3% en France. Le recul observé dans le Reste du Monde (-6,8%) est essentiellement dû à la baisse de la facturation des activités de Haute Tension. Branche dans laquelle le Français a signé une alliance avec le Japonais Toshiba car, selon les analystes, Schneider souffre d'une petite taille dans la haute tension (2,6 milliards de francs de chiffre d'affaires soit 5% de l'activité de Schneider) et celle-ci reste trop axée sur le marché français.Mais, après une année boursière plutôt réussie, au cours de laquelle l'action Schneider a fait jeu égal avec le CAC 40, 2000 avait commencé sous des auspices singulièrement différents. L'action de l'équipementier électrique français a chuté de 10% depuis le début de l'année. Pourtant, ça n'est pas du côté des fondamentaux de l'entreprise qu'il faut chercher l'explication. Chose surprenante, désormais, même la spéculation n'a plus d'effet sur le cours de Bourse, ou alors, un effet temporaire, à l'instar du regain d'intérêt dont avait bénéficié le titre en début de mois. La presse anglaise avait alors marié Schneider Electric au Britannique Invensys. Des rumeurs se font jour régulièrement sur l'avenir de l'actionnariat du français, notamment concernant un intérêt du groupe hélvético-suédois ABB. Les analystes considèrent en effet que Schneider n'a pas la taille critique dans ses métiers principaux. Mais surtout, aujourd'hui, la valeur fait partie des oubliées du CAC 40, au même titre que Lafarge ou Saint-Gobain, en raison d'une connotation cyclique plus que technologique. Signe des temps, le groupe pèse 10,5 milliards d'euros en Bourse, soit 30% de moins que Dassault Systèmes, candidat à l'entrée dans le CAC 40. Pourtant, l'éditeur de logiciel réalise un chiffre d'affaires 16 fois inférieur à celui de Schneider. Résultat, le groupe industriel ne ménage pas ses efforts pour ne pas paraître à la traîne des nouvelles technologies de l'information. Dans son communiqué, le groupe précise que "Internet est utilisé à tous les niveaux de la chaîne de valeur : catalogues en ligne, promotions de produits, support technique, vente en ligne. Ainsi en 1999, 20% du chiffre d'affaires a été traité en ligne". Et l'entreprise ne s'arrête pas là : elle annonce le lancement d'un fonds d'investissement dédié aux " start-up " technologiques, doté de 50 millions d'euros. Alors, Schneider, valeur Internet ?
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