Les investisseurs redécouvrent Metaleurop

La société n'a rien de ce dont les investisseurs raffolent : ni commerce électronique, ni Internet. Et pourtant, Metaleurop affiche la plus forte progression du règlement mensuel de la Bourse de Paris. Le titre du producteur de plomb et de zinc gagne 21% à 8,7% ce lundi matin, ce qui porte sa progression à 18% environ depuis le 1er janvier dernier. Le marché aurait-il décidé de s'intéresser à d'autres secteurs, aux cycliques par exemple ou cette hausse est-elle purement spéculative ? " La vérité se situe probablement entre ces deux extrêmes ", déclare un analyste parisien. Les spéculations sur la composition du capital de l'entreprise vont bon train. Le Suisse Glencore est en train de monter au sein du capital de Metaleurop - il détient aujourd'hui 33% des droits de vote -, alors que l'Allemand Preussag émet depuis plusieurs mois le souhait de céder tout ou une partie de sa participation. Le groupe germanique, qui s'est désormais diversifié dans le tourisme, a baissé sa part à 19% du capital cet automne.Mais la spéculation n'est pas la seule explication de ce regain d'intérêt. Dans le classement des valeurs cycliques en retournement et qui ont été quelque peu " oubliées " par le marché, Metaleurop arrive en bonne position. Le groupe n'a pas réussi à sortir du rouge en 1998/1999 mais bénéficie désormais de bons fondamentaux : le prix du zinc est bien orienté sur le London Metal Exchange (LME), ce qui s'est traduit par une augmentation de 16% du chiffre d'affaires du groupe au dernier trimestre de l'an passé, à 180 millions d'euros (1,18 milliard de francs). Dans le communiqué publié la semaine dernière, Metaleurop précise que le quatrième trimestre " bénéficiera de l'augmentation du chiffre d'affaires ainsi que des améliorations de la productivité issues des plans déjà engagés. " Autre facteur de soutien du cours, le groupe réfléchit à la cession de son activité galvanisation qui représente 90 millions d'euros de chiffre d'affaires, soit 14% des ventes de l'entreprise. Cette cession permettrait à Metaleurop d'abaisser son taux d'endettement. Enfin, l'Union européenne est en pleine réflexion sur le recyclage des batteries de voitures un problème jugé " important " chez Metaleurop. A ce jour, " le ramassage des batteries a un coût de plus en plus élevé car l'acte doit s'effectuer de plus en plus proprement ", déclare-t-on chez Metaleurop. Un partage des coûts de recyclage décidé au niveau européen serait donc le bienvenu pour les comptes de l'entreprise.
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