Le point sur ... les valeurs du CAC40

Le nouveau coup de tabac essuyé par les valeurs technologiques du CAC40 a-t-il provoqué, comme cela avait été le cas en mars, un retour des investisseurs vers les valeurs traditionnelles ?Deux catégories de valeurs dites traditionnelles ont effectivement évolué à contre-courant de l'indice au cours des dernières séances. Il s'agit d'abord des valeurs pétrolières, qui ont été soutenues par la stabilisation des cours du baril de brut. Il s'agit ensuite des valeurs financières, dont les très bons résultats financiers - bien qu'attendus par le marché - ont rassuré les investisseurs. Nous continuons toutefois de sur-pondérer les valeurs de croissance. La correction récemment subie par le secteur technologique a été attribuée au « pseudo » profit warning d'Equant et au dépôt de bilan de Boo.com. Or, en ce qui concerne Equant, on savait depuis plusieurs jours que des pertes allaient être annoncées et la réaction du marché n'aurait pas dû être aussi brutale. Cette société a quant même enregistré un taux de croissance de 50 % de son chiffre d'affaires au 1er trimestre ! Le dépôt de bilan de Boo.com a également eu un impact psychologique disproportionné au regard de la notoriété limitée de la société. Le contexte économique est quant à lui resté quasiment inchangé, à l'exception peut-être d'une légère tension sur les taux longs.Dans le secteur automobile, Renault et Peugeot réalisent de très bonnes performances boursières, alors que l'équipementier Valéo et le fabricant de pneumatiques Michelin sont délaissés. Comment expliquer cette dichotomie ?Renault et Peugeot bénéficient effectivement d'un contexte économique extrêmement porteur. Les deux constructeurs français font d'ailleurs plutôt mieux que leurs concurrents européens : ils ont enregistré un taux de croissance de leur chiffre d'affaires supérieur au taux de croissance du marché européen, ce qui leur a permis d'accentuer leur taux de pénétration. Peugeot tire également partie des rumeurs de fusion avec DaimlerChrysler ou Fiat qui ont agité le marché depuis le début de l'année. La marque sochalienne a aussi bénéficié du bon accueil réservé à ses derniers modèles. Le désintérêt du marché pour Valéo est par contre difficilement compréhensible. Il s'agit d'une très belle valeur, portée par des perspectives de bénéfices prometteuses. La seule incertitude concerne finalement la capacité d'André Navarri à succéder à Noël Goutard à la tête de l'équipementier français. La faible valorisation de Michelin est plus facile à expliquer. Le marché est lassé d'apprendre, tous les six mois, la mise en oeuvre d'un nouveau plan de restructuration.Après un début d'année peu glorieux, la grande distribution est elle un secteur sur lequel il faut se repositionner ?Il s'agit effectivement d'un secteur vers lequel on peut revenir. Les cours de Casino et de Carrefour ont souffert, ces dernières semaines, après que la banque d'affaires Goldman Sachs a dégradé ses recommandations sur le secteur américain de la grande distribution. Plusieurs analystes français ont suivi cet avis, provoquant une baisse des cours. De plus, le marché considère que ce secteur est un peu passé de mode, car la grande vague des restructurations est déjà intervenue, ce qui retire un attrait spéculatif aux valeurs. Pour autant, les grands titres du secteur - et notamment Carrefour - sont aujourd'hui sous-valorisés, et présentent un potentiel d'appréciation important.
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