Le point sur ... les small caps

Les marchés small caps ont été particulièrement volatiles au cours des six premiers mois de l'année boursière. Quel regard portez vous sur cette période, et quelles sont vos perspectives à court terme ?« Les premiers mois de l'année ont été particulièrement brillants sur les marchés small caps, qui ont bénéficié d'un véritable engouement des investisseurs particuliers ou institutionnels, notamment dans le secteur de TMT. Les flux de capitaux ont provoqué de très fortes hausses des cours, et donc des capitalisations des sociétés. Ceci a eu pour effet d'inciter les gérants mid cap et large cap à s'intéresser au marchés small caps. Ceux-ci n'ont toutefois pas intégré la faiblesse des flottants des société de petite capitalisation, qui se traduit par une volatilité accrue des titres. Les prises de position des gérants mid cap et large cap ont donc déclenché un effet d'aspiration des cours sur les marchés small caps, portant les titres à des niveaux sans véritable relation avec les perspectives financières des sociétés. « Cette période marquée par une certaine irrationalité a été stoppée nette par la correction connue par les marché de valeurs de petites capitalisations à partir du milieu du mois de mars. Les gérants mid cap et large cap ont alors été pris au piège par la faible liquidité du marché : en cherchant tous à sortir au même moment du marché, ils ont provoqué un effondrement soudain des cours. « Depuis cette correction, nous sommes engagés dans un trend baissier, qui devrait se prolonger dans les deux prochains mois. Deux raisons à cela. Tout d'abord, tant que la volatilité restera élevée sur ces titres, les investisseurs privilégieront les marchés de grosses capitalisations. Ensuite, la période estivale est traditionnellement peu favorable aux petites valeurs, car les opérateurs recherchent une liquidité maximale pour ne pas subir les conséquences de l'affaiblissement des volumes de transaction. Il ne faut donc pas espérer de rebond des marchés small caps d'ici septembre. « Deux facteurs m'incitent toutefois à rester optimiste à moyen terme. En premier lieu, les mouvements de panique ont été rares au cours des dernières semaines, ce qui est le signe d'une maturité accrue des investisseurs. Ensuite, le niveau de cash relativement élevé des fonds small caps constitue un facteur de soutien des cours à moyen terme. »Que pensez vous de la multiplication des introductions sur les marchés small caps européens ?« La correction des cours s'est accompagnée, lors des deux derniers mois, d'une sélectivité accrue sur le marché des introductions, en particulier à l'égard des « dot com ». Celle-ci n'est toutefois pas parfaite, et l'on constate encore la candidature de sociétés qui sont à un stade de développement très précoce, des « quasi start up ». BCI Navigation, une société spécialisée dans les appareils embarqués de localisation qui a réussi une belle introduction, ne compte par exemple qu'une quinzaine de salariés. « On constate toutefois que les investisseurs restent prêts à tenter des paris sur ces jeunes sociétés. En ce qui nous concerne, nous restons habituellement à l'écart des offres proposées par des sociétés dont les perspectives de bénéfices sont éloignées de plusieurs années. Ces règles de gestion nous ont incité à éviter la plupart des valeurs internet, dont nous avons suivi, en tant que spectateurs, l'envolée puis la correction. Les entreprises du secteur des biotechnologies présentent d'ailleurs des caractéristiques proches ».Quels sont les grands axes de votre politique de gestion, à la fois en termes géographiques et par secteur d'activité ?« Sur le marché bien spécifique des small caps et mid caps, nous pratiquons le « stock picking » et nous n'avons donc pas de règles strictes de pondération géographique. Toutefois, nous nous sommes globalement désengagés de l'Allemagne et des pays scandinaves, au profit des marchés d'Europe du Sud. Cette évolution était en fait liée à une modification de nos orientations de gestion à partir du mois de janvier 2000. Nous avons vendu une partie des valeurs technologiques sur lesquelles nous étions positionnés, pour privilégier des valeurs traditionnelles. Or, celle-ci sont traditionnellement nombreuses sur les marchés d'Europe du Sud. « A l'heure actuelle, notre premier lieu d'investissement reste la France, qui présente une pondération de 22%, suivie par le Royaume-Uni (20%) et la Suisse (13%). L'Allemagne ne vient donc qu'en quatrième position. »
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