Le point sur ... la stratégie d’investissement

Le Nasdaq a montré de nouveaux signes de faiblesse au cours des derniers jours. Faut-il, par conséquent, réduire son exposition sur les valeurs du secteur des TMT (technologies, médias, télécommunications) ?Après avoir trébuché une première fois au cours du mois de mars, puis rebondi fin avril, le marché américain des valeurs de croissance a entamé sa deuxième phase de baisse. L'ombre du démantèlement de Microsoft a donné un prétexte aux investisseurs pour continuer la correction des excès commis à la hausse entre novembre 1999 et mars 2000. La surévaluation de certains secteurs reste manifeste, et le marchés s'emploient aujourd'hui à séparer le bon grain de l'ivraie. A l'heure actuelle, nous pensons qu'il est trop tard pour réduire son exposition sur les valeurs américaines de la Nouvelle économie, et trop tôt pour revenir à l'achat. La correction devrait en effet se prolonger pendant quelques semaines, à l'issue desquelles les cours redeviendront attractifs. Nous tablons sur un rebond du Nasdaq à la fin du printemps ou au début de l'été.Comment ont réagi les valeurs de croissance européennes à cette nouvelle chute du Nasdaq ?L'Europe se distingue des Etats-Unis par le caractère circonscrit de la correction. Seul le secteur des télécommunications est attaqué, en raison de la conjonction de trois facteurs. Tout d'abord, les opérateurs de télécommunications, qui sont habituellement valorisés selon le principe de la « sum of the parts », c'est à dire l'addition des valorisations de chacune des activités de la société (téléphonie fixe, téléphonie mobile, internet, ...), ont souffert de la révision à la baisse de la valorisation de leurs activités internet. Ensuite, l'échec de la fusion KPN/Telefonica, largement dû aux réticences du gouvernement espagnol, a montré que les entités nationales restaient vivaces en Europe. Ce phénomène est un frein au mouvement de restructuration du secteur. Enfin, l'échec de certaines introductions en bourse a rendu plus difficile l'appel au marché pour financer les acquisitions réalisées par les grandes entreprises du secteur. Les sociétés de télécommunications devront donc payer leurs cibles en cash, ce qui pourrait dégrader leurs perspectives de résultats.Les tensions sur les taux longs sont elles un facteur supplémentaire de risque pour les marchés financiers ?Les causes de la hausse des taux longs sont bien connues. Toutes les économies, à l'exception peut-être du Japon, sont aujourd'hui en phase de croissance forte (Etats-Unis) ou d'accélération (Europe, pays émergents). Cette croissance homogène renforce les anticipations de résurgence de l'inflation. Pour faire face à ce risque, les banques centrales ont procédé à un durcissement sensible de leurs politiques monétaires. Les marchés craignent toutefois que les hausses de taux courts soient insuffisantes pour étouffer dans l'oeuf les tensions inflationnistes, ce qui provoque la hausse des taux longs. Comme à leur habitude, les marchés actions ont mal accueilli cette hausse des taux longs. Les bons résultats des entreprises américaines et européennes en ce début d'année, qui auraient dû soutenir les cours, ont été occultés par ce phénomène. Nous pensons toutefois que le gros de la hausse a déjà eu lieu sur les taux longs. Un apaisement des tensions devrait bénéficier à la fois aux marchés actions et aux marchés obligataires.Quelle est la pondération géographique et par actifs de votre portefeuille de référence ?Notre portefeuille équilibré de référence comporte 52 % d'actions, 42 % d'obligations et 6 % de cash. Nous avons relevé, fin avril, la part du cash de 0 à 6 % pour réduire notre exposition au risque, mais aussi pour pouvoir réaliser des achats de titres à bon compte. Nous restons donc globalement positifs sur les perspectives de long-terme des marchés actions. En ce qui concerne la pondération géographique de notre portefeuille, nous restons méfiants à l'égard du Japon en raison de la révision à la baisse des bénéfices de plusieurs sociétés. Les valeurs américaines, qui étaient ces derniers temps moins chères que les actions européennes, sont aujourd'hui handicapées par la hausse des taux longs. Par conséquence, nous avons actuellement une très légère préférence pour les titres de la zone euro, qui, de plus, bénéficient de la faiblesse récurrente de la monnaie unique.
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