Pétrole : Le baril de Brent repasse au-dessus des 34 dollars

La détente observée en début de semaine sur les prix du pétrole a fait long feu. Après être descendu hier matin jusqu'à 32,10 dollars lors des premières transactions sur l'International Petroleum Exchange (IPE), le baril de Brent pour livraison la plus rapprochée est progressivement remonté, dépassant le seuil des 33 dollars en fin d'après-midi. En début de soirée, le baril de Brent était en hausse de 1,02 dollar à 33,80 dollars, alors que le baril de Light Sweet Crude grimpait de 1,89 dollar à 35,52 dollars. Ce matin, le cours du baril de Brent est repassé mardi au dessus de 34 dollars sur l'IPE. La tension sur les cours a été exacerbé par l'annonce de la filiale nigérianne du groupe anglo-néerlandais Royal Dutch/Shell d'une réduction de sa production de 130.000 bj, à la suite d'une importante fuite. En 1999, Shell-Nigeria a produit en moyenne 717.000 bj, soit environ le tiers de la production quotidienne totale du pays, estimée à 2,03 millions bj. Le Nigeria est le premier producteur de pétrole africain et le sixième exportateur mondial. L'OPEP avait confirmé hier une hausse de la production de 800.000 barils par jour à partir du 1er octobre, invitant les pays consommateurs à réduire de leur côté les taxes sur les carburants. Cette décision, destinée à enrayer la flambée des cours du brut, qui ont atteint ces dernières semaines des niveaux jamais atteints depuis 10 ans, n'a donc pas eu l'effet escompté. Les cours du Brent restent toutefois légèrement inférieurs à leurs sommets de la semaine dernière, quand le baril avait approché les 35 dollars. Dès jeudi dernier, les cours s'étaient ajusté à mesure que se confirmait le relèvement des quotas de production de l'Opep. Les nouveaux plafonds de l'OPEP s'élèvent, avec la hausse confirmée hier et qui est la troisième de l'année, à 26,2 millions de barils par jour, a précisé M. Lukman, secrétaire général de l'organisation, ajoutant que le cartel disposait d'une capacité supplémentaire "de 2 millions de barils par jour ou plus" après cette augmentation de 800.000 bpj. Il a néanmoins reconnu que "quelques pays de l'OPEP approchaient de leurs limites (de capacité de production)".Les analystes ne sont pas surpris par l'absence d'impact de cette hausse de la production. Les stocks des grands pays industrialisés restent en effet à des niveaux largement inférieurs à la normale, comme l'a rappelé l'Agence internationale de l'énergie dans son rapport mensuel. L'AIE précise ainsi que les stocks en Amérique du Nord sont inférieurs de 111 millions de barils à ce qu'ils étaient l'an dernier. Quant aux stocks européens, ils restent inférieurs de 58 millions de barils à leur niveau de l'année dernière. Dans ces conditions, la moindre baisse des cours est employée pour procéder à un restockage, ce qui a pour effet de maintenir le prix du brut à un niveau élevé. Les analystes tablent sur un baril se maintenant aux alentours des 30 dollars d'ici la fin de l'année. Des cours qui pourraient inciter l'Opep, en vertu de son mécanisme de régulation des prix, à accroître une quatrième fois ses quotas de production dans les prochaines semaines.
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