Le pétrole au plus haut depuis dix ans

La perspective de la réunion, dimanche prochain, des pays producteurs de pétrole n'apporte aucun soulagement au marché pétrolier. Celui-ci restait tendu mardi, le baril de brut se maintenant à des niveaux records depuis la guerre du Golfe. Le baril de Light Sweet Crude - qualité de référence aux Etats-Unis - cotait 33,96 dollars vers 15h sur le marché à terme d'échéance la plus rapprochée (octobre). Lundi soir, le baril de Brent, pétrole de qualité de la mer du Nord, avait fini la séance en hausse de près d'un dollar à 32,84 dollars sur l'International Petroleum Exchange (IPE), à son niveau le plus élevé en clôture depuis 10 ans. Mardi, en milieu d'après-midi, le Brent d'échéance octobre se maintenait proche de ce sommet, à 32,70 dollars.Raison de cette nouvelle flambée, les analystes craignent que la réunion de l'Opep qui se tiendra le 10 septembre à Caracas ne débouche pas sur une hausse suffisante de l'offre de brut. Lundi à Oslo, le vénézuélien Ali Rodriguez, président du cartel, s'est pourtant déclaré prêt à prendre des "mesures" concrètes pour répondre à l'envolée du cours du baril lors de la réunion ministérielle qui se tiendra dimanche à Vienne. La semaine dernière, l'Arabie saoudite avait annoncé qu'elle était disposée à une "augmentation adéquate" de la production de pétrole. En vertu d'un nouveau mécanisme de régulation des prix, l'OPEP décidera vraisemblablement dimanche d'augmenter de 500.000 barils par jour (bpj) sa production globale, estiment les analystes qui soulignent cependant qu'une telle augmentation pourrait être insuffisante pour dégonfler le cours du baril en raison du très faible niveau des stocks de brut.Le panier de l'Opep, qui sert de référence à l'organisation dans le cadre de son mécanisme de régulation des prix, cotait 32,13 dollars lundi, au-dessus de la fourchette de référence de 22 à 28 euros pour le seixième jour ouvré consécutif. L'organisation avait décidé en juin d'une augmentation automatique des quotas de production en cas de dépassement, pendant 20 jours ouvrés, du seuil des 28 dollars.Les analystes insistent toutefois sur le taux d'utilisation très élevé des capacités de production de brut, qui limite le potentiel de hausse de leur offre par les pays de l'Opep. L'Arabie Saoudite apparaît aujourd'hui comme le seul pays producteur capable d'accroître sensiblement sa production, et de donner un peu d'air aux marchés pétroliers.Dans ce contexte, la Commission européenne a décidé de lancer une initiative politique sur les prix du pétrole, notamment à l'adresse des pays producteurs. Loyola de Palacio, commissaire européen en charge de l'énergie, doit présenter mercredi devant le collège des commissaires une communication sur la situation des prix du pétrole. Elle doit préconiser quatre axes de réflexion: l'action, notamment politique, vis à vis des pays producteurs, l'examen de la situation dans le secteur des prix à la pompe, la fiscalité, et une politique plus volontariste sur les alternatives à la dépendance pétrolière."Le message politique, c'est que les pays importateurs ont aussi leur mot à dire, et que le prix actuel du baril de pétrole est à un niveau inacceptable, non seulement pour les pays importateurs parce que cela a des conséquences très importantes pour leur économie, mais également pour l'ensemble de l'économie mondiale", a expliqué le porte-parole du commissaire européen à l'AFP.
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