Pétrole : L'Arabie Saoudite pourrait accroître sa production

L'Arabie saoudite a créé la surprise lundi en se disant prête à augmenter sa production pétrolière de 500.000 barils par jour si les prix du brut ne baissaient pas d'ici quelques jours et, dès mardi, les cours du brut ont amorcé une baisse en Asie. Les analystes s'accordent à observer que, si les Saoudiens ont voulu répondre à la demande insistante de leurs puissants alliés américains, leur initiative répond surtout à la nécessité d'éviter que les cours élevés du pétrole ne finissent par freiner la demande. Si Ryad a pris la peine de dire que les autres pays de l'OPEP seraient consultés avant tout éventuel relèvement de sa production, une source saoudienne a cependant précisé que son pays pourrait décider de son propre chef de produire lui-même 500.000 barils par jour supplémentaires si les autres producteurs ne pouvaient pas augmenter leur production. Ce qui est d'ores et déjà le cas selon Moncef Kaabi, spécialiste des marchés de matières premières à la Caisse des dépôts et consignations. "A l'heure actuelle, l'Arabie Saoudite est le seul pays de l'Opep capable d'augmenter de façon sensible son offre de Brent. L'Iran est limitée par ses capacités de production, et le Koweït ne pourrait pas avoir à lui seul un impact sur le marché mondial." En augmentant sa production, l'Arabie Saoudite espère faire retomber les cours à 25 dollars le baril. La hausse des quotas pétroliers décidée à l'issue de la dernière réunion de l'Opep le 21 juin dernier n'avait en effet pas eu d'impact sensible sur les prix du brut, qui s'étaient maintenus au-dessus du seuil des 30 dollars le baril.L'Arabie Saoudite agit d'ailleurs avec une grande habileté dans cette affaire, estiment les analystes. D'une part, elle satisfait les exigences des Etats-Unis, qui insitent depuis plusieurs mois sur la nécessité d'un accroissement supplémentaire de l'offre. D'autre part, elle évite que le niveau élevé des prix pétroliers ne se traduise par une contraction de la demande, qui pourrait lui être finalement préjudiciable. Quant au risque de voir Ryad ne pas concrétiser sa proposition en cas de baisse sensible des cours dans l'immédiat, il semble pratiquement nul car, si Ryad faisait machine arrière, il est sûr que les cours s'envoleraient de nouveau. Au lendemain des déclarations saoudiennes, et alors que la journée est fériée aux Etats-Unis pour la Fête nationale, les cours du pétrole ont effectivement baissé sensiblement sur les marchés asiatique et européen. Le baril de Brent s'échangeait ainsi sous les 30 dollars en milieu de journée, contre 31,1 dollars la veille.
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