Aventis : résultat 1999 plombé par les frais liés à la fusion

C'est à Strasbourg, où se trouve le siège social d'Aventis, que les dirigeants du groupe pharmaceutique présentaient jeudi matin pour la première fois les comptes consolidés 1999 du nouvel ensemble. Le groupe franco-allemand des sciences de la vie (santé humaine, animale et végétale) a enregistré un repli de 5% de son résultat net consolidé en 1999 à 692 millions d'euros contre 729 millions d'euros pro forma en 1998. Ce résultat net se comprend avant éléments exceptionnels. Ces derniers se sont élevés à 1,15 milliard d'euros, résultant de frais de restructuration de l'ordre de 2 milliards d'euros et de plus value de cession d'environ 900 millions d'euros. En incluant les éléments exceptionnels, le résultat net s'affiche en forte perte, de 970 millions d'euros en raison de l'importance de des frais exceptionnels liés à la fusion. A la Bourse de Paris, l'action perdait 6,68% jeudi en fin d'après midi, à 53,8 euros.En 1999, le chiffre d'affaires consolidé du groupe pour l'année s'est établi à 20,452 milliards d'euros, en recul de 2,3% par rapport aux 20,943 milliards d'euros réalisés en 1998. Le groupe présent dans les sciences de la vie table sur une croissance de l'ordre de 25% de son bénéfice net par action (BNPA) en 2000 (hors chimie), a annoncé son directeur financier Patrick Langlois. Quant aux synergies, Aventis s'est donné comme objectif d'atteindre 1,2 milliard d'euros d'économie de coûts d'ici les trois prochaines années, dont 400 millions en 2000. "Elles atteindront 750 millions d'euros pour Aventis Pharma, 350 millions d'euros pour Aventis Agriculture, et 100 millions d'euros pour les structures groupe", a annoncé le management jeudi. Cependant, les prévisions des experts sont beaucoup plus prudentes " pour des raisons historiques ", estime l'un d'eux. La plupart des analystes préfèrent ainsi anticiper que les synergies annoncées ne seront pas réalisées en totalité. La banque d'affaires américaine Goldman Sachs considère que, aux alentours de 55 euros par action, le marché " attribue une décote d'environ 20% à Aventis car il s'agit encore d'un conglomérat, et d'une décote de 30% en ce qui concerne l'activité pharmaceutique, en faisant l'hypothèse que seuls 75% des synergies annoncées seront réalisées. " Pour le bureau d'analyse, la première décote n'aura plus lieu d'être dès 2001, quand le groupe aura vendu ses activités annexes comme la chimie de spécialités. Quand aux incertitudes liées aux synergies issues du rapprochement, " délivrer ce que le management a promis est la seule façon pour que le marché apparaisse moins dubitatif quant à la fusion ", explique un analyste français. " Alors, seulement, Aventis pourra prétendre à se rapprocher des standards du secteur ", continue-t-il. Il est vrai que depuis le début de l'année, l'action a fait du surplace en raison d'une désaffection des investisseurs pour un secteur n'ayant pas de rapport avec la " nouvelle économie ". Cette sous-performance pourrait se poursuivre, selon Goldman Sachs, mais " avec une forte croissance continue grâce aux médicaments phares d'Aventis et avec des économies de coût significatives, la profitabilité devrait s'améliorer de façon spectaculaire " conclue la banque américaine. Certes, le brevet de Cardizem, médicament vedette d'Aventis tombera dans le domaine public cette année, mais le groupe dispose d'autres relais de croissance, avec le Taxotère (utilisé contre le cancer), le Lovenox (thrombose veineuse) et l'Allegra (rhinite allergique). Pour sa part, Natexis s'attend à une progression de 24% par an du résultat net par action au cours des trois prochaines années.
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