Crédit Lyonnais : le résultat net a triplé en 1999

L'année 1999 aura été celle de la confirmation pour le Crédit Lyonnais. Privatisée en juin, enfin sortie de ses déboires financiers, la " nouvelle banque " a a dégagé en 1999 un bénéfice net consolidé part du groupe 3,4 fois supérieur à celui de 1998, à 553 millions d'euros contre 165 millions d'euros. Le produit net bancaire (PNB) a augmenté de 9,4% à 6,016 milliards d'euros, tiré notamment par l'évolution favorable des commissions (+12,4%). Le résultat brut d'exploitation s'est établi en hausse de 22,6% à 1,578 milliards d'euros. Quant aux dotations aux provisions, ces dernières sont en net repli à 598 millions d'euros (contre 1,143 milliard d'euros en 1998). Elles se décomposent en une charge du risque de 314 millions d'euros (-66,8% sur 98) et 284 millions d'euros de provisions prudentielles (contre 195 millions d'euros en 98). Ces chifres mettent en valeur une progression fulgurante de la rentabilité car, à l'instar de ses concurrentes hexagonales, la banque a bénéficié d'une conjoncture économique très bonne dans la zone euro, et surtout, les crises russes et asiatiques, qui ont frappé de plein fouet le secteur bancaire français, ne sont plus qu'un lointain souvenir. Résultat, le rendement des fonds propres (ROE), calculé par rapport aux fonds propres moyens part du groupe s'élève à 10,3%, contre 3,7% en 1998. Mais, le Crédit Lyonnais aura beau annoncer des chiffres mirobolants, les marchés n'ont pas les yeux tournés vers les comptes de la banque. Le déterminant du cours est aujourd'hui ... la spéculation sur une possible guerre des banques pour prendre le contrôle du Crédit Lyonnais. La Société générale, un peu seule depuis l'échec de son projet de fusion avec Paribas, a dégainé la première après la privatisation. Courant décembre, la banque dirigée par Daniel Bouton a annoncé avoir pris une participation amicale de 3,8% dans le capital du Crédit lyonnais. Ce qui a fait décollé le cours immédiatement, l'action Crédit Lyonnais ayant atteint alors ses plus hauts, aux alentours des 54 euros. Depuis, la spéculation s'est calmé - l'action a perdu 10% depuis le 1er janvier 2000 - mais l'idée d'une alliance entre le Crédit Lyonnais et une autre banque française à réseau a fait son chemin. Ainsi, dans une étude publiée à la fin 1999, les experts de Merrill Lynch estiment les synergies issues d'un rapprochement de la banque présidée par Jean Peyrelevade et l'une de ses concurrentes françaises à environ 550 millions d'euros, soit 12 euros par action. Pour arriver à ce résultat, les analystes de la banque d'affaires américaine ont utilisé comme base les " business plan " présentés l'an passé par la BNP, au plus fort de la guerre des banques, pour se rapprocher avec la Société générale. Les spécialistes de Merrill Lynch disposent ainsi à un objectif de cours de 45 euros par action Crédit Lyonnais.
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