SEB  : 35 millions d'euros de bénéfice net en 1999 après une restructuration draconnienne

A croire que tout sépare les deux constructeurs de petit électroménager français. A l'inverse de son concurrent Moulinex qui a annoncé une perte record pour 1999, SEB retrouve la forme. Le groupe a enregistré en 1999 une progression de 337,5% de son bénéfice net part du groupe comparé à 1998, à 35 millions d'euros (227 millions de francs). Des chiffres salués par les investisseurs : quelques minutes après l'ouverture de la Bourse de Paris, l'action SEB gagnait 3% à 77,20 euros. Grâce à de bonnes ventes de fin d'année, notamment en Allemagne et aux Etats-Unis, le chiffre d'affaires 1999 s'est établi à 1, 7 milliard d'euros soit un recul par rapport à l'année précédente de 3,6 % " seulement ", précisait le communiqué. L'impact de la crise en CEI a pesé pour 63 millions d'euros ; celui de la dévaluation du réal pour 62 millions d'euros, tandis qu'au Brésil, l'activité, en recul de 6 % seulement, " a été plus satisfaisante que la moyenne du marché ", estime SEB. Hors CEI et Brésil, la croissance a atteint 5,1 % à parités courantes et 3,6 % à parités constantes.A la différence de SEB, Moulinex a annoncé un triplement de ses pertes sur l'année passée. Une différence qui se lit dans le cours de Bourse. Depuis le début de l'année, Moulinex a perdu 33% alors que SEB a gagné 10%. Pourtant, les deux groupes sont présents sur les mêmes marchés. Ils ont donc tous les deux été touchés par la crise asiatique, puis la crise russe de l'été 1998, puis, pour couronner le tout, par la dévaluation du real, la monnaie brésilienne. Le contexte est donc très difficile, d'autant plus que l'électroménager est aujourd'hui un marché hyper-concurrentiel sur lequel les pays émergents sont désormais compétitifs, en terme de qualité, mais surtout, de prix. C'est là où le bât blesse. Les marges des deux groupes français n'ont cessé de baisser pendant plusieurs années, sous l'effet supplémentaire de la pression de la grande distribution. Mais, SEB a pris le taureau par les cornes dès le début des difficultés. En 18 mois, le groupe a cédé des actifs pour 200 millions de chiffre d'affaires, notamment dans les activités dans lesquelles " il ne pouvait envisager une position de leader - climatisation, traitement de l'eau - et recourt à la sous-traitance pour les cafetières expresso et les appareils de chauffage " explique SEB. L'outil industriel a été redimensionné en France et à l'étranger. Résultat, la marge opérationnelle s'est redressée pour s'élever à 7,4%du chiffre d'affaires et la dette a diminué de 55 millions d'euros. Le taux d'endettement atteint désormais 80%. Alors que de l'autre côté, Moulinex est endetté à hauteur de 2 fois ses fonds propres. Un taux qui bride complètement ses capacités d'investissement.
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