Le résultat d'Aérospatiale-Matra plombé par les risques de change

Pour sa première et dernière année d'existence - puisque l'entreprise a été privatisée en juin 1999 et doit fusionner en 2000 avec l'Allemand Dasa et l'Espagnol Casa - Aérospatiale-Matra a enregistré une forte baisse de son bénéfice net. Le groupe aéronautique français a dégagé en 1999 un bénéfice net de 30 millions d'euros, en net retrait par rapport aux résultats reconstitués de 1998 (436 millions d'euros). Ce résultat intègre 256 millions d'euros de coûts exceptionnels, résultant des frais de privatisation de l'entreprise et de la nécessité de revoir les modalités de sa couverture de changes. Un an plus tôt, le groupe avait tiré une plus-value de 142 millions d'euros de la cession de son activité dans les satellites. L'action Aérospatiale-Matra, qui a perdu 9% de sa valeur depuis le 1er janvier dernier, reculait donc ce mercredi. Le titre affichait peu avant midi une baisse de 0,85% à 19,83 euros. Le chiffre d'affaires a lui progressé de près de 5%, à 12,9 milliards d'euros. Airbus, à lui seul, a accru ses ventes de 25,4% sur l'année. Comme les provisions n'affectent pas le résultat d'exploitation, celui-ci se maintient à 480 millions d'euros contre 494 millions d'euros en 1998, malgré la transition annoncée dans l'activité défense (missiles et avions de combat) et les difficultés techniques apparues dans les activités satellites. Celles-ci, résolues depuis, ont pesé pour 40 millions d'euros. L'activité Airbus a dégagé un résultat d'exploitation de 189 millions d'euros (8 millions en 1998 pro-forma). Le groupe estime que ces résultats le confortent dans son objectif de doubler sa marge opérationnelle à l'horizon 2003. Pour un analyste, " à mesure que le groupe montrera sa capacité à intégrer profitablement ses nouvelles composantes et à atteindre les objectifs de rentabilité qu'il s'est fixés, ses ratios devraient se rapprocher de ceux de Boeing, dont les caractéristiques - deux tiers de chiffre d'affaires Civil, une forte dépendance au cycle du transport aérien et des marges pour l'instant modestes mais susceptibles de se redresser sensiblement à moyen terme - sont très proches ".Reste le problème Airbus. Le président du directoire d'Aérospatiale-Matra, Philippe Camus, estime que " les discussions en cours avec BAe Systems (...) devraient être conclues dans les semaines qui viennent ", ajoutant que le groupe britannique devrait conserver sa participation de 20% dans la société intégrée Airbus (AIC) et qu'une soulte compenserait probablement toute différence avec la valeur de cette participation.
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