Lagardère : résultat 1999 en baisse de 14%

Malgré la bonne conjoncture économique et des changements stratégiques intervenus en 1999, Lagardère a enregistré une baisse de 14% environ de son bénéfice net 1999 par rapport à celui de 1998, à 241 millions d'euros (1,58 milliard de francs) contre 280 millions d'euros (1,836 milliard de francs). Le résultat opérationnel s'élève à 520 millions d'euros, en baisse de 19,2 % contre 644 millions d'euros l'année précédente. A la Bourse de Paris, l'action gagne 4,95% à 90,9 euros car le bénéfice annoncé est légèrement meilleur à celui escompté par les analystes. La baisse des bénéfices s'explique surtout par les résultats d'Aérospatiale Matra, filiale à 33% de Lagardère, en 1999, qui ont chuté en raison de provisions pour risques de change. L'entreprise d'aéronautique a réalisé un résultat d'exploitation de 158 millions d'euros en 1999, contre 343 millions en 1998. Pour le groupe Lagardère, ce recul "traduit la transition annoncée dans l'activité de défense (systèmes de missiles et avions de combat) ainsi que les difficultés techniques apparues dans les activités satellites mais résolues depuis". Lagardère confirme aussi "que le groupe Aerospatiale Matra est en avance sur son plan de marche visant à doubler sa marge opérationnelle à l'horizon 2003." Mais si l'activité aéronautique du groupe représente encore près d'un tiers du chiffre d'affaire total, celle-ci apparaît comme étant de moins en moins stratégique selon les analystes. Lagardère ne détiendra en effet que 15% du capital de la nouvelle entité, EADS, dès que l'Allemand Dasa apportera ses actifs à Aerospatiale Matra. Et surtout, le groupe a engagé un recentrage sur un métier en croissance en ces temps de " nouvelle économie ", les médias et la fourniture de contenu. Ainsi, Jean-Antoine Breuil, qui suit la valeur pour l'EIFB, estime que la branche aéronautique et automobile ne représente plus que 25% de la valeur de l'entreprise, 75% provenant de l'activité média. Ce qui se coit dans les comptes : le pôle Lagardère Médias a contribué à hauteur de 292 millions d'euros au bénéfice opérationnel du groupe, un chiffre en hausse de 20% par rapport à 1998. Certes, Lagardère se voit toujours appliquer une décote liée à son statut de holding, mais celle-ci a tendance à diminuer. Le recentrage opéré en prenant une participation de 34% dans Canal Satellite et en troquant son fournisseur d'accès Club-Internet contre 6,5% du capital de T-Online, filiale de Deutsche Telekom, permet à Lagardère d'afficher la deuxième plus forte progression du CAC 40 depuis le début de l'année (+64%). Deux opérations plébiscitées par le marché car l'Internet et la télévision payante constituent deux nouveaux canaux de distribution des contenus alors que le prix de production des contenus n'augmentent pas ou peu. De plus, souligne Jean Antoine Breuil, le groupe est " un leader mondial dans la presse magazine, présent dans 32 pays et qui dispose d'une culture internationale large ". Et, l'accord avec T-Online, deuxième fournisseur mondial d'accès à l'Internet, assure à Lagardère une diffusion internationale de ses contenus.
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