Le capital-risque maintient sa forte croissance en France

En hausse de 143% par rapport au semestre précédent, les montants investis dans le capital-risque en France ont atteint 3,4 milliards de francs sur les six premiers mois de l'année. C'est quatre fois le chiffre du premier semestre 1999 et... 13 fois celui de la même période de 1998, souligne l'indicateur Chausson Finance dans sa dernière édition. Le nombre de start-up financées, lui, augmente de 73% par rapport à la seconde moitié de 1999, pour atteindre 263, et le montant moyen investi bondit lui aussi, passant de 9,3 à 13 millions de francs. "La très forte accélération des montants investis se poursuit, note Christophe Chausson, président de Chausson Finance. Et cette tendance devrait se maintenir, même si la période actuelle incite les investisseurs à l'attentisme. Car c'est la stratégie des investisseurs qui a changé : aujourd'hui, ils s'efforcent de donner aux entreprises les moyens financiers nécessaires pour 15 ou 18 mois, contre six à neuf mois auparavant, afin d'accélérer les processus de développement et de commercialisation des produits". Malgré la correction intervenue au printemps sur les marchés d'actions, le marché du capital-risque continue donc de se développer : la France compte aujourd'hui 35 à 40 grands fonds disposant de 600 millions à un milliard de francs. "Les montants à investir augmentent constamment, que la bourse monte ou baisse, souligne Christophe Chausson. La sélectivité mise en avant ces derniers mois a toujours existé : les capital-risqueurs n'ont jamais investi dans plus de 3 à 4% des dossiers qui leur sont soumis".Les chiffres du premier semestre confirment aussi la prépondérance d'Internet dans les investissements, avec un total de 2,36 milliards de francs (69% des montants investis), multiplié par cinq en un semestre. "Durant cette période, on comptait deux francs investis dans le domaine du B2C [business to consumer] pour un franc investi en B2B [business to business], explique Christophe Chausson. Cette exagération des investissements en B2C ne devrait pas persister : la tendance devrait rapidement s'équilibrer, sinon s'inverser. Désormais, les capital-risqueurs privilégient la technologie, qu'elle porte sur les logiciels ou les matériels, parce qu'elle peut constituer une véritable barrière à l'entrée. Le hardware, qui était un gros mot il y a six mois, a retrouvé les faveurs des investisseurs". Le classement des dix plus importantes levées de fonds reflète bien l'évolution du secteur : si le commerce B2C y trouve sa place (avec Aquarelle, septième, ou encore TravelPrice et Promovacances-FTD, respectivement neuvième et dixième), ce podium est dominé par les technologies, avec Algety Telecom, Opteway ou encore Lexiquest. La palme revient à l'éditeur iMédiation avec un tour de table de 364 millions de francs, bouclé "sur des critères américains", souligne Christophe Chausson. Suivent la place de marché ProXChange et le guide d'achat Kelkoo (200 millions).
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