Audit, juridique, stratégie : les start-up font de plus en plus appel aux grands cabinets de conseil

Préparation d'une levée de fonds ou d'une introduction en bourse, rédaction d'un pacte d'actionnaires à l'occasion de l'entrée au capital de nouveaux investisseurs, problèmes juridiques soulevés par le développement international : les besoins d'assistance financière, stratégique et juridique des start-up se font de plus en plus nombreux. "On nous soumet en moyenne un dossier par jour, constate Béatrice Delaunay, auditrice associée chez Ernst & Young et présente au Start-up Forum organisé à Monaco. Parfois, ce sont les investisseurs qui font appel à nous, que ce soit juste avant une levée de fonds, ou très en amont, dans une optique plus de conseil que d'audit."Le cabinet Gide Loirette Nouel, qui emploie plus de 300 avocats, s'efforce lui lui aussi de répondre aux besoins de la nouvelle économie : il a créé un "groupe internet" d'une cinquantaine de spécialistes venus des douze départements du cabinet. Cette "task force" est capable d'intervenir sur des questions aussi diverses que la rédaction d'un pacte d'actionnaires, la construction d'un plan de stock-options ou les problèmes de droits d'auteurs. "Les start-up attendent de nous l'expertise, mais surtout la rapidité, constate Didier Poulmaire, avocat chez Gide Loirette Nouel. Nos conseils sont souvent moins formalisés que dans le cas de dossiers concernant l'économie classique. Mais nous devons pouvoir les délivrer très vite, parfois en quelques heures. Certaines sociétés nous demandent même de boucler un pacte d'actionnaires en moins d'une semaine".Chez Andersen Consulting, le conseil aux start-up est devenue une activité à part entière, le groupe disposant désormais de 22 "dot com launch center" dans le monde, qui interviennent généralement en post-incubation. Ses prestations vont du conseil en stratégie - pour affiner un business model - à des compétences plus techniques, pour vérifier la capacité des solutions technologiques adoptées par l'entreprise à accompagner sa croissance.La clientèle des start-up oblige parfois les auditeurs des grands cabinets à faire face à des difficultés inhabituelles. "Certains investisseurs ont beaucoup d'imagination pour éviter de se faire diluer, explique Béatrice Delaunay. Les dossiers sont souvent 'concentrés', offrant une large palette de risque. A commencer par la trésorerie, qu'il faut surveiller de beaucoup plus près et plus régulièrement que dans une société traditionnelle."La préparation de l'introduction en bourse concentre évidemment tous ces besoins : auditeurs et juristes participent à l'élaboration du prospectus d'introduction et les assistent face aux banques conseils ou aux autorités boursières. "Nous avons alors un rôle d'accompagnateur qui va au-delà de nos seules compétences techniques", précise Didier Poulmaire. Dans tous ces domaines, les grands cabinets ne modifient pas uniquement leurs méthodes et leurs rythmes de travail : parfois, leur rémunération s'adapte, elle aussi. Gide Loirette Nouel accepte ainsi d'échelonner ses honoraires, voire de patienter jusqu'à la prochaine levée de fonds. Tandis qu'Andersen Consulting transforme parfois une partie de ses honoraires en prise de participation.
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