E-Bookers dément être en cessation de paiement dès octobre prochain

Après avoir brillé par son intense politique de partenariats, eBookers fait aujourd'hui l'objet de funestes rumeurs. Si l'on en croit ces dernières, relayées par le Financial Times, le voyagiste en ligne sera en cessation de paiement dès octobre prochain, inscrivant dèslors son nom à la longue liste d'entreprises Web qui connaissent actuellementdes difficultés financières.Face à ces graves allégations, le staff d'eBookers se veut, bien évidemment, des plus rassurants : « Nous avons levé 53 millions de dollars en octobre 1999 et c'est cette enveloppe qui sera épuisée en octobre prochain. Aujourdhui, nos caisses ne sont pas vides, mais nous avons besoin de fonds afin de poursuivre notre politique de développement », assure Dinesh Dhamija, CEO d'eBookers. La stratégie de déploiement du voyagiste reste en effet des plus gourmandes, comme en témoigne la débauche de partenariats liés par eBookers depuis son IPO de novembre. 24millions de dollars ont ainsi été consacrés en février à la visibilité du voyagiste sur les pages du FAI AOL, de nombreuses collaborations WAP ont été nouées (BT Cell Net, France Télécom, Carphone Warehouse) et eBookers a conclu un partenariat avec le cablo-opérateur britannique NTL sur le front de la télévision numérique. Également hyper-actif en matière de croissance externe, le voyagiste s'est installé dans onze pays, se signalant notamment en mai par le rachat à 100 % de son homologue ibérique Viajes Dimensiones. « Cette ligne de développement, dont nous ne pouvonsréduire les coûts humains ou marketing, entraîne un besoin en capitaux, explique Dinesh Dhamija. En avril, nous avons voulu faire appel au marché pour lever des fonds et soutenir notre expansion. La conjoncture boursière n'étant alors pas propice à ce type d'opération, nous avons donc décidé de faire appel aux banques afin de trouver des partenaires qui seront probablement davantage financiers que stratégiques. » À défaut d'être en prochaine cessation de paiement, eBookers recherche donc urgemment des fonds pour appuyer ses ambitions continentales. « Toutes nos filiales sont bénéficiaires et affichent la marge la plus forte du secteur, avec une performance de 12 %. Avec QXL, nous sommes les seuls à avoir une véritable assise européenne, ce qui suppose bien évidemment de lourds investissements », tempère le CEO deBookers. Le voyagiste espère conclure ses « alliances financières » d'ici trois semaines et il ne serait pas étonnant que des annonces dans ce domaine soient faites le 15 juillet prochain, date de publication des résultats trimestriels d'eBookers.De son côté, Gilles Despas, d.g. deBookers pour la France et la Suisse, n'a pas souhaité commenter la situation. « La gestion "au plus près" fait partie de notre culture d' entreprise. Si nous sommes aujourd'hui en recherche de fonds, cela n'est pas en raison de perspectives financières alarmistes », a-t-il toutefois tenu à préciser. Les résultats du voyagiste semblent confirmer ces propos : en clôturant son premier trimestre 2000 sur un CA de 24,87 millions de dollars, eBookers a déjà égalé les 23 millions de dollars réalisés l'an passé. Deux chiffres viennent cependant ternir ce tableau idyllique : à l'issue des trois premiers mois de cette année, eBookers a enregistré un bénéfice d'exploitation négatif de 10,817 millions de dollars pour un bénéfice avant impôts négatif de 22,132 millions de dollars. Coté sur le Nasdaq depuis novembre, le titre eBookers y évolue aujourd'hui à près de 65 % en dessous de son cours d'introduction. S'affichant à 26,625 $ sur le Nasdaq àl'issue de son premier jour de trading, le 11 novembre 1999, eBookers s'échange actuellement sur des niveaux de 8,875 $.
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