Boo.com annonce sa mise en liquidation

Boo.com, qui vend des vêtements de sport en ligne a annoncé mercredi soir sa faillite, avec 300 suppressions d'emplois, devenant la première société internet britannique à jeter l'éponge. Dans un communiqué, les deux Suédois fondateurs de cette société, le mannequin Kajsa Leander et Ernts Malmsten, se disent "profondément déçus" de n'avoir pu obtenir les apports de capitaux supplémentaires de 30 millions de dollars qu'ils avaient cherchés auprès de leurs actionnaires. Ils ont fait appel à la société d'audit comptable KPMG pour leur mise en liquidation. Boo.com avait bénéficié d'une grande publicité lors de sa création voilà 18 mois et sa valorisation avait grimpé jusqu'à près de 400 millions de dollars l'an dernier. Deux cents emplois doivent être supprimés à Londres et cent autres à New York, Stockholm, Munich, Paris et Amsterdam. Boo.com devient ainsi la première victime de marque en Europe parmi les jeunes compagnies de ventes de vêtements sur internet. Les investisseurs de Boo.com comprennent EuropAWeb, le fonds d'investissement personnel du patron de LVMH, Bernard Arnault, ainsi que 21 Investimenti, qui appartient à la famille italienne Benetton. Boo.com avait été l'an dernier l'une des start-ups européennes les mieux financées, levant environ 120 millions de dollars. Mais son lancement, réalisé en novembre, avait été entravé par des difficultés techniques qui l'ont retardé de cinq mois. Deux mois plus tard, la compagnie avait dû procéder à des baisses de prix et licencier 90 personnes. PriceWaterhouseCoopers a par ailleurs rendui public, hier, un rapport au terme duquel la majorité des sociétés internet britanniques cotées en bourse pourraient se trouver à court de trésorerie d'ici 15 mois, et un quart d'entre elles le seront à sec dans les six mois. Cette faiblesse devrait servir de catalyseur à une concentration des start-up sur les douze prochains mois, estime le rapport, réalisé par le cabinet spécialisé dans les nouveaux médias Fletcher Advisory pour le compte de PriceWaterhouseCoopers. Le rapport étudie le "burn rate" --c'est à dire la durée pendant laquelle une société peut opérer avant de devoir lever de nouveaux financements, une fois que ses dépenses d'exploitation dépassent son bénéfice brut-- de 28 compagnies internet cotées à la Bourse de Londres. Sur le total, 25 ont des "burn rates" d'en moyenne de 15 mois, avec un délai de moins de 12 mois pour dix d'entre elles. L'étude montre que les investisseurs "ne tiennent pas encore compte de cet important facteur dans le prix de l'action" et souligne que "la moitié des compagnies étudiées ont vu le cours de leur action monter d'en moyenne 840% sur les six mois achevés mi-avril bien qu'elles semblent devoir se trouver à court de trésorerie dans les huit mois en moyenne". "Beaucoup de ces compagnies ont très peu de temps devant elles, soit pour accroître leur chiffre d'affaires soit pour lever de nouveaux financements", observe John Soden, partenaire chez PriceWaterhouseCoopers. La plupart des compagnies qui s'apprêtent à manquer de trésorerie misent sur une hausse du chiffre d'affaires ou "s'embarquent dans des coupes-paniques de leurs dépenses" mais cela peut avoir des effets catastrophiques car les dépenses de marketing sont essentielles pour les compagnies internet qui doivent imposer leur marque "sur des marchés très encombrés", selon M. Soden. M. Soden conseille aux sociétés d'agir le plus tôt possible afin de pouvoir augmenter leur capital, restructurer leur activité ou trouver "le bon partenaire" pour une fusion.
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