Serein, Partech lance un fonds Internet de 300 millions de dollars

Le Nasdaq et les nouveaux marchés européens ont beau vivre une période agitée, les sociétés de capital-risque gardent le cap. Comme le montre Partech International, qui lance, en pleine incertitude boursière, un nouveau fonds de 300 millions de dollars. Partech IV, c'est son nom, vise pourtant l'un des segments de marché les plus chahutés ces derniers jours : les start-up Internet business-to-business. Qualifiant l'évolution actuelle des marchés de "phénomène darwinien", Jean-Marc Patouillaud, General Partner de Partech, rappelle que ce type de correction n'est pas nouveau. "En avril 1998, le nouveau marché parisien avait déjà vu fondre de 30% sa capitalisation boursière globale. Et il avait mis quelques mois à s'en remettre". A ses yeux, la sélection naturelle a donc commencé parmi les start-up, et elle profitera aux sociétés qui ont les modèles économiques les plus sûrs, l'idéal étant de parvenir à réaliser "un chiffre d'affaires récurrent, grâce à une base de clientèle fidélisée". C'est évidemment vers ces sociétés que s'orienteront les investissements de Partech IV. Selon trois axes : les entreprises de l'Internet B-to-B, les infrastructures de l'Internet et les acteurs de l'Internet mobile (utilisant notamment les technologies WAP et Bluetooth). Le montant moyen investi devrait se situer, in fine, autour de 5 à 6 millions d'euros, soit un peu plus de 10% du capital des sociétés. Partech n'entend donc pas modifier sa grille d'étude des dossiers qui lui sont soumis. "Les critères restent les mêmes, explique Jean-Marc Patouillaud. Même si les valorisations vont sans doute être revues à la baisse". Et la société s'en tient à sa stratégie d'investissement : "arriver très tôt sur les meilleurs projets et les accompagner le plus loin possible". Dix pour cent des fonds investis le seront en phase d'amorçage, 20% en phase de développement et 70% dans des start-up proprement dites, c'est à dire des sociétés déjà dotées d'un projet bien défini. Parmi les investisseurs déjà engagés dans Partech IV, répartis à parité entre les Etats-Unis et l'Europe, figurent des fonds de pension, comme ceux d'IBM, de JP Morgan, ou de Lucent, des institutions financières, comme Merrill Lynch ou le Crédit Agricole, et des assureurs, comme la Kuwait Social Security, ou Liverpool Victoria. Partech est très loin de craindre une raréfaction des capitaux. "Nous aurions aisément pu lever le double de fonds", assure Philippe Herbert, General Partner. Deux cents millions de dollars pourront d'ailleurs venir s'ajouter aux 300 millions de Partech IV par le biais des fonds Parallel Capital, qui concernent des entreprises plus mûres. Partech IV profitera en outre de l'expérience acquise avec Partech III, un fonds de 120 millions lancé en octobre 1996 et investi aujourd'hui à 85% dans une quarantaine de sociétés. Axé sur le logiciel et les infrastructures de réseaux, Partech III compte dans son portefeuille l'éditeur français Swan (coté à l'Easdaq), l'hébergeur FranceNet, ou encore Softway, dont l'introduction sur le nouveau marché parisien reste prévue pour l'automne. Le ticket moyen investi dans les sociétés est de 10 millions de francs pour l'Europe (soit 5 à 10% du capital) et 20 à 30 millions de dollars pour les Etats-Unis. Le taux de rendement interne net aux investisseurs de Partech III était de 78,9% au 31 mars dernier.
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