Marks & Spencer va devoir suspendre son plan social

Premier revers judiciaire pour la direction de Marks & Spencer. Le tribunal de Grande Instance de Paris a ordonné cet après-midi au groupe britannique Marks & Spencer de suspendre le plan de fermeture de ses 18 magasins en France. La justice avait été saisie par les syndicats CGT, FO, CFDT et Sycopa (Syndicat du commerce parisien), qui estimaient que les procédures d'information des salariés n'avaient pas été respectées et que la direction s'était rendue coupable d'une "voie de fait". Le juge a considéré que "l'information et la consultation du comité d'entreprise était une obligation" et que la direction de Marks & Spencer-France ne pouvait pas invoquer pour sa défense les contraintes que lui imposerait la direction britannique du groupe. Marks & Spencer va donc devoir reprendre les procédures mais son plan n'est pas annulé sur le fond. En France, le groupe britannique emploie 1.700 personnes. Commentant cette décision, le distributeur briannique a indiqué dans un communiqué "qu'il allait poursuivre les discussions avec les syndicats". Une réunion avec le comité central d'entreprise est prévue demain mardi avec pour objectif de fixer un ordre du jour pour une rencontre programmée le 24 avril prochain, indique Marks & Spencer. Parallèlement, une autre procédure est en cours puisque c'est aujourd'hui que l'inspection du travail doit remettre à la ministre de l'Emploi Elisabeth Guigou son enquête visant à déterminer si les méthodes de Marks & Spencer relèvent du délit d'entrave. Si la réponse est positive, alors le dossier pourrait être transmis au procureur de la République et ensuite être porté au pénal. Présent en France depuis 1975, Marks & Spencer a annoncé à la fin du mois de mars "une restructuration radicale" de ses activités. Cette réorganisation se traduit par la vente de plusieurs filiales en Europe et aux Etats-Unis et la suppression de près de 4.400 emplois. Dans un entretien accordé au journal Le Monde, Luc Vandevelde, président de Marks & Spencer, a justifié la fermeture des magasins français du groupe en indiquant que "quand on fait 290 millions de francs de pertes pour 1,7 milliard de francs de chiffre d'affaires, ce qui est le cas de la filiale française, on ne peut pas continuer comme si de rien n'était". Même en difficulté, certains des magasins de Marks & Spencer suscitent de l'intérêt comme en témoigne Serge Weinberg, président du directoire de Pinault-Printemps-Redoute (PPR), dans un entretien accordé au site Internet du magazine Mieux Vivre Votre Argent. "Nous pouvons avoir ponctuellement intérêt à reprendre certains magasins Marks & Spencer en France ou en Europe", déclare Serge Weinberg, qui ajoute qu'à ce jour son groupe est encore "très en amont de tout dossier de reprise". Il précise que si la candidature de PPR était retenue pour tel ou tel magasin, alors son groupe serait "évidemment prêt à reprendre l'ensemble du personnel conformément au code du Travail". Les Galeries Lafayette ont confirmé au début du mois de mars leur intérêt pour certains points de vente de Marks & Spencer. Le groupe serait notamment prêt à faire l'acquisition du Marks & Spencer situé boulevard Haussmann, pratiquement en face de son principal magasin. latribune.f
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