Alcatel poursuit sa chute malgré les assurances de son président

Alcatel n'en démord pas. L'équipementier français multiplie les interventions pour assurer le marché que la baisse des perspectives de son concurrent canadien Nortel Netwoks ne remet pas en cause ses propres objectifs de croissance pour 2001. Lundi, c'est le président du groupe, Serge Tchuruk, qui est monté au créneau. Lors d'une conférence de presse tenue à Singapour, il a assuré que l'objectif d'une hausse de 20 à 25% du chiffre d'affaires en 2001 était réalisable, avec notamment une croissance de 25% au premier trimestre de l'exercice. "Parmi les grandes (sociétés des télécoms) nous semblons être les seules à ne pas avoir lancé de mise en garde sur nos résultats... Nous semblons avoir fait mieux que nombre de concurrents", a-t-il déclaré. Mais ces propos n'ont pas suffi à faire remonter Alcatel à la Bourse de Paris. Bien au contraire, le titre a poursuivi sa dégringolade lundi, tombant sous les 50 euros pour la première fois depuis le 25 mai 2000. Peu après midi, l'action a même plongé jusqu'à 48,71 euros, un plancher depuis près de dix mois. Le titre a finalement terminé la séance à 49,75 euros (-3,49%). Par rapport à son cours du 30 décembre 2000, le titre Alcatel accuse aujourd'hui un recul de plus de 17%.Les investisseurs doutent que la société française puisse rester longtemps à l'abri du ralentissement qui se manifeste aujourd'hui sur le marché des équipements de réseaux. La première alerte est venue de l'américain Cisco Systems, premier fabricant mondial de routeurs. Celui-ci a annoncé le 6 février dernier, à l'occasion de la publication de ses résultats trimestriels, qu'il attendait au mieux une stabilisation de son chiffre d'affaires pour les six premiers mois de l'année. Un nouveau coup de semonce est venu jeudi dernier du canadien Nortel Networks, leader mondial de l'industrie de la fibre optique. Confirmant les craintes des investisseurs, le groupe a réduit de moitié ses prévisions de croissance et prévenu que ses comptes seront dans le rouge au premier trimestre.Pour rassurer le marché, Serge Tchuruk s'emploie à rappeler que les Etats-Unis ont compté pour un quart seulement dans le chiffre d'affaires du groupe l'année dernière, l'Europe en représentant 52% et l'Asie-Pacifique 9%. "Aujourd'hui, nous constatons des possibilités plus grandes de croissance en Europe et en Asie qu'aux Etats-Unis", concède-t-il toutefois, façon de reconnaître qu'Alcatel subit comme les autres le ralentissement du marché américain des équipements de réseaux.Plusieurs bureaux d'analyse ont récemment révisé en baisse leurs prévisions de chiffre d'affaires et de résultats pour Alcatel. Dernière en date, la société de Bourse Aurel-Leven a indiqué ce matin qu'elle ramenait de 19,3% à 17,6% sa prévision de croissance pour l'année en cours et baissait de 3% sa prévision de bénéfice par action à 1,65 euro. Aurel-Leven n'en garde pas moins une opinion très positive sur le titre, avec un objectif de cours de 80 euros qui représente une appréciation potentielle de plus de 60% par rapport aux niveaux actuels.latribune.f
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