L'euro connaît sa plus forte baisse depuis six mois contre le dollar

Cela fait près de six mois que l'euro n'avait plus connu pareille chute libre en une seule journée contre le billet vert. Jeudi, en fin d'après-midi, la monnaie unique perd 1,7% de sa valeur à 0,845 dollar. Elle est dorénavant à quelques fractions de son plancher annuel du 11 juin dernier (0,841 dollar) et à 2,2% seulement de son plus bas historique d'octobre 2000 (0,823 dollar). Depuis le 1er janvier 2001, la monnaie des Douze s'est effondrée de plus de 11%.Le dollar est également en forme contre le yen avec un gain de près d'un demi pour cent par rapport à hier soir. Il bénéficie à plein de la publication, au cours des derniers jours, de plusieurs séries statistiques rassurantes pour l'économie américaine. Jeudi, le département du Travail a annoncé un nouveau recul, le troisième consécutif, des demandes d'allocations chômage. Cette baisse permet d'espérer que la dégradation du marché du travail arrive aujourd'hui près de son terme aux Etats-Unis, ou tout au moins se ralentit. Le taux de chômage avait déjà légèrement reculé au mois de mai, à 4,4%.Il y a deux jours, les conjoncturistes avaient également accueilli avec satisfaction l'amélioration inattendue de l'indice de confiance des consommateurs américains. Si le marché du travail confirme sa stabilisation, il existe de bonnes chances pour que le moral des Américains confirme son rebond. Dans ces conditions, la consommation des ménages, qui est devenue la pierre angulaire de la croissance américaine, devrait continuer de bien se comporter et éviter à l'Oncle Sam de plonger dans la récession.En Europe, au contraire, les mauvaises nouvelles continuent de s'accumuler. Jeudi, c'est l'économie française, la deuxième de la zone euro derrière l'Allemagne, qui a confirmé qu'elle n'était plus à l'abri du ralentissement mondial avec la publication d'un indice de confiance des industriels au plus bas depuis deux ans (voir article ci-contre). Les signes d'affaiblissement de la croissance sur le Vieux Continent sont d'autant plus préoccupants que la Banque centrale européenne, à la différence de la Réserve fédérale américaine, peut difficilement ouvrir le robinet monétaire en raison du dérapage de l'inflation. Depuis le début de l'année, les gardiens de l'euro n'ont procédé qu'à une seule réduction de leurs taux, contre six pour les banquiers centraux américains. Avec la nouvelle baisse d'un quart de point décidée hier par la Fed, les taux courts américains sont maintenant inférieurs de 75 points de base à ceux de l'Europe. Les Douze risquent bien de devoir se passer quelques semaines encore du stimulus monétaire pour retrouver le chemin de la croissance, ce qui fait peser un risque supplémentaire sur l'euro.latribune.f
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