« En Europe, des forces structurelles attirent les capitaux »

« La Tribune »: Quelle a été l'évolution du marché des valeurs moyennes européennes au cours des dernières années ?Philippe Sarreau: Le marché des valeurs moyennes a connu des modifications structurelles importantes sur les cinq dernières années. Au milieu des années 90, ce type de valeurs représentait essentiellement des sociétés familiales. En général, les directeurs aspiraient à la cotation de leur société pour des raisons personnelles ou simplement parce que leurs banquiers le leur proposaient. Aujourd'hui, les responsables de ces sociétés ont démarré leur activité avec des sociétés de capital-risque, ont besoin des marchés pour leur croissance et savent communiquer avec la communauté financière.Ce marché des valeurs moyennes européennes fait-il toujours face à un problème de liquidité ?On a certes observé un tassement au cours des derniers mois mais la liquidité revient aujourd'hui sur le marché. Les fonds d'investissement ont encore beaucoup de numéraire en trésorerie, mais les vagues d'achats portant sur de gros blocs se multiplient. La situation varie cependant selon les pays. En Angleterre, les investisseurs se montrent encore attentistes, attendant le déclic d'une baisse des taux.Comment expliquez-vous la résistance des marchés européens au dégonflement de la bulle spéculative ?En dépit de cette orientation des marchés, il existe en Europe des forces structurelles qui attirent durablement les capitaux sur le marché. On assiste ainsi à un transfert des portefeuilles monétaires et obligataires vers les actions. Cette démonétisation de l'économie est également alimentée par la montée en puissance des fonds de pension ou, en France, de mécanismes similaires comme l'épargne salariale. Le développement de ce type d'instruments devrait continuer d'alimenter le marché. En outre, l'Europe repose de plus en plus sur les marchés financiers pour se développer. De plus en plus de groupes publics sont en cours de privatisation. Au niveau des entreprises familiales, beaucoup ne sont encore pas cotées, particulièrement en Allemagne, ce qui constitue de futurs réservoirs de liquidités.Propos recueillis par Estelle Bruty
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