"La restructuration des équipementiers télécoms en Europe va être longue"

La Tribune - Comment va évoluer le marché des équipementiers télécoms en Europe ?Mark Davies Jones - Les six derniers mois ont été terribles et maintenant nous sommes très prudents. Quelques améliorations sont peut-être possibles dans le marché des combinés au cours du deuxième semestre de cette année, mais on ne renouera pas avec les niveaux de valorisation de ces deux dernières années. Le marché des combinés a vraiment atteint une phase de maturité. La restructuration va être longue et difficile. Nous assisterons probablement à un mouvement de consolidation. Marconi pourrait être une cible. En outre les opérateurs vont devenir de plus en plus globaux, quelques standards mondiaux s'imposant. Dans le domaine des combinés GPRS et UMTS, les Japonais ont une longueur d'avance et aviveront la concurrence en Europe.Nokia résiste-t-il mieux que ses concurrents ?Nokia est effectivement le groupe le mieux géré, avec une équipe dirigeante très qualifiée. Mais je ne suis pas sûr que le groupe soit le mieux placé dans la compétition. Nokia réalise 75 % de son activité sur les combinés, et il aura du mal à y retrouver les marges obtenues par le passé. En GPRS, Nokia ne dispose que de modèles haut de gamme destinés aux hommes d'affaires. Néanmoins, il est vrai que le groupe reste parmi les grands du secteur, avec Ericsson, et que leur domination sur les infrastructures leur permettra d'imposer leurs standards.Comment voyez-vous l'avenir du GPRS et de l'UMTS ?Dans le domaine du GPRS, il y a encore beaucoup d'incertitudes quant à la tarification et les communications inter-pays. En ce qui concerne l'UMTS, le Japon devrait nous donner une meilleure idée du marché potentiel lorsqu'en mai prochain DoCoMo y lancera son service 3G. Mais les Européens et les Japonais sont très différents. Il y a au Japon une culture du gadget. La portion de la population européenne intéressée par la haute technologie n'est pas très importante. Les abonnés au téléphone mobile à l'heure actuelle recherchent des fonctions de base de transmission de voix. Il y aura un marché pour l'UMTS, mais quant à savoir s'il sera assez gros pour justifier les investissements menés, cela reste à voir.Propos recueillis par Estelle Bruty, à Londre
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